Dans le cadre de la célébration de la semaine nationale de la solidarité, le Secrétariat d’Etat chargé de la solidarité nationale a organisé hier au siège de l’UNFD un atelier de sensibilisation sur le concept et principe de la solidarité.
Il a été question de la solidarité sous toutes ses formes. Compte-rendu d’une journée qui a vu la participation de la société civile et des organisations impliquées dans ce vaste domaine.
Qu’est-ce donc que la solidarité pour les Djiboutiens ?
Jadis et naguère, lorsqu’un membre d’une caravane ne pouvait plus suivre la cadence, qu’il était épuisé ou pris de malaise, la caravane faisait une halte jusqu’à ce que le caravanier fatigué soit remis d’aplomb.
Et aujourd’hui encore, le principe de solidarité s’applique dans la société traditionnelle lorsque, par exemple, une famille se retrouve démunie après que la sécheresse, ou des eaux en furie, aient décimé le cheptel et laissé tout le monde sur la paille : le comité des sages se réunit et décide de reconstituer le cheptel.
La solidarité nationale est en somme la bonne vieille entraide des nomades appliquée à la vie moderne.
Le Président de la République, dont les idées généreuses inspirent depuis treize ans tous les décideurs politiques du pays, est à l’origine de la création d’un ministère délégué chargé de la Solidarité nationale.
Hier justement, dans le cadre de la semaine de la solidarité nationale, un atelier de sensibilisation sur la question était organisé au siège de l’UNFD, lieu symbolique du principe du partage et de la compassion.
L’objectif de la réunion était de faire comprendre aux Djiboutiens les plus éprouvés qu’ils ne sont pas seuls et que l’Etat, les collectivités locales, le mouvement associatif, le voisin d’en face, sont là pour les aider à surmonter leurs difficultés.
Côté officiel, cet atelier a vu la participation de la Secrétaire d’Etat à la solidarité nationale, Zahra Youssouf Kayad, du ministre de la Culture et de la Communication, Abdi Houssein Ahmed, de la vice présidente de l’UNFD, Aïcha Gaas Mohamed et des présidents des communes de Balbala et de Boulaos.
Dans son intervention, la vice-présidente de l’UNFD est revenue sur les différents programmes exécutés par l’UNFD qui est la doyenne du tissu associatif du pays.
De l’alphabétisation à la lutte contre les MGF en passant par des activités d’insertion économique et divers projets d’aide pour améliorer la résilience des plus vulnérables aux chocs comme la sécheresse, les incendies et autres calamités, l’UNFD est sur tous les fronts.
De son côté, le ministre de la Culture et de la Communication, M.Abdi Houssein, a rappelé que la solidarité est un concept très ancré dans notre tradition et notre religion qui prône l’entraide et l’assistance aux personnes nécessiteuses.
Il par ailleurs rappelé que suite à l’initiative Nationale pour le Développement social lancée par le Président de la République en 2007 et qui a vu la création d’un département chargé de la solidarité nationale, les choses ont évolué et le gouvernement ne ménage aucun efforts pour permettre à la frange de la population touchée par la pauvreté de s’en sortir avec des projets novateurs et bien ciblés.
La secrétaire d’Etat à la solidarité nationale, Zahra Youssouf Kayad, s’est pour sa part adressée à l’assistance pour présenter les objectifs poursuivis à travers cet atelier. Mme Kayad a ainsi expliqué que la solidarité est un combat de tous les jours et l’affaire de tous et de chacun.
« Les organisations de la société civile, secteurs publics et privés doivent conjuguer leurs efforts pour extirper une large part de notre population des affres de la pauvreté et de la nécessité et il est important que nous nous mobilisions pour lutter contre ce fléau qu’est la précarité » a-t-elle martelé.
La ministre a tenu à évoquer un exemple de solidarité effectué par une association dénommée HORSEED, de la région de Damerjog, qui, à l’aide d’une maigre cotisation de 100FD, est parvenue à thésauriser 500.000FD et ainsi aider ses membres grâce à de petits projets.
Pour ce qui est des autres intervenants, comme M. Abdourahman Chamsoudine du ministère des biens Wakf et des Affaires islamiques, il a mis l’accent sur le fait que chacun doit assumer sa responsabilité et que la solidarité est aussi une manière de s’acquitter l’un des piliers de notre sainte religion qui est la charité.
La conseillère technique de la secrétaire d’Etat à la solidarité nationale, Amina Ahmed Warsama, a présenté de son côté la solidarité au niveau institutionnel.
Elle a évoqué les projets pilotes qui ont été initiés en 2012 et comprenant un vaste programme d’assistance sociale.
Elle a cité entre autres les opérations de distribution de vivres sur tout le territoire national pendant le Ramadan, la mise en place de programmes novateurs tels que les coupons alimentaires, le programme Himo et la nutrition.
Selon Mme warsama, la solidarité humaine est un lien fraternel et une valeur sociale importante qui unissent les destins des uns et des autres.
L’Etat lui seul ne peut pas répondre à tous les besoins de la population, a-t-elle elle indiqué.
« Nous devons prendre à bras-le-corps la problématique des groupes marginalisés », a conclu Mme Warsama.
L’atelier de sensibilisation sur le concept et le principe de la solidarité a donné lieu à des discussions et débats riches sur ce thème.
Le Président de l’Association Djiboutiennes des aveugles M. Idriss Moumin a présenté quant à lui la solidarité chez les personnes à besoins spéciaux.
Et le directeur de la fondation Diwan Zakat a évoqué pour sa part le système de parrainage des orphelins qui permet à de nombreuses familles de bénéficier d’une assistance de la fondation qui existe depuis 2004.