La salle de conférence de l’Institut des Sciences de la Vie du CERD a abrité hier le lancement d’un atelier sur le projet intitulé “Etudes Géophysiques pour la Reconnaissance et la Protection des Ressources en Eau à Djibouti”, qui jouit du soutien financier de l’UNESCO.
La cérémonie inaugurale de ce séminaire d’une journée a vu la participation du secrétaire général du Gouvernement djiboutien et président du conseil national scientifique, M. Mohamed Hassan, le représentant de l’UNESCO à Djibouti, Pr. Luc Rukingama, le directeur général du CERD, Dr. Jalludin Mohamed, le secrétaire général du Ministère de la Communication et de la Culture, M. Idriss Youssouf Elmi, et de plusieurs chercheurs et scientifiques du CERD et de l’Université.
Dans un discours prononcé à cette occasion, le secrétaire général du Gouvernement a indiqué que l’alimentation en eau potable en République de Djibouti a toujours représenté un véritable défi pour les populations et les autorités en dépit de nombreux efforts engagés pour répondre aux multiples besoins sans cesse croissants en eau. Ainsi, l’approvisionnement des populations du pays en eau saine et suffisante est au cœur de la feuille de route que le Président de la République, M. Monsieur Ismaïl Omar Guelleh, a tracée au gouvernement dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, la sécurité alimentaire et l’essor économique.
Le rappel a son importance. A raison d’ailleurs car la politique du gouvernement sur cette question vitale s’inscrit dans le cadre de l’un des huit objectifs du millénaire de développement qui est de satisfaire les besoins des populations en eau de qualité et de quantité suffisante. Le bien-être de ces dernières en dépend. Le constat est aussi celui président du conseil national scientifique.
A cet égard, M Mohamed Hassan a évoqué de nombreux chantiers d’étude pour la mobilisation des eaux de surface qui s’insèrent dans la logique des les orientations retenues pour les ressources en eau. Il a également mis en exergue que les eaux souterraines couvrent encore la quasi-totalité des besoins en eau avec une production annuelle de 29 millions de mètres cubes sur l’ensemble de notre territoire national. La moitié de ce volume annuel est consommée par la ville de Djibouti et plus de 40% est destiné à l’irrigation pour une agriculture qui ne satisfait pas plus de 5% de nos besoins.
Autant de chiffres expliquent assez le déficit en eau qui dépasserait 5 millions de mètres cubes par an au niveau de Djibouti ville selon le haut responsable djiboutien.
D’où la surexploitation et la dégradation de plusieurs nappes d’eau souterraine dans notre pays qui découlent des pompages intensifs.
Dans l’optique d’une utilisation plus rationnelle des eaux souterraines, le gouvernement a entrepris plusieurs actions au cours de la décennie écoulée.
A ce titre, le président du conseil national scientifique a cité le Schéma Directeur de l’Eau de l’an 2000, le Code de l’Eau, le Code de l’Environnement, les études de vulnérabilité des ressources en eau face aux changements climatiques, l’engagement national en faveur des objectifs du millénaire de développement…
Sur sa lancée, M Mohamed Hassan a indiqué que le pays se devait de réagir face à une telle perspective étroite et conditionnée. Cela explique l’ambition du gouvernement djiboutien qui a développé une stratégie nationale de l’énergie volontairement orientée vers la diversification des sources d’énergie. Un plan d’action où l’énergie géothermique occupe une place essentielle.
Concrètement, les reconnaissances géothermiques sur le terrain ont permis d’identifier 12 prospects, des zones potentielles pour le développement de l’énergie géothermique sous nos cieux comme le rift d’Assab, la zone nord du Goubet, la zone du lac Abbé et Obock. Cette identification des prospects repose essentiellement sur l’existence des sources d’eau chaudes et des fumerolles selon le président du conseil national scientifique. « Si des explorations géothermiques ont été conduites sur quelques rares sites, la majeure partie nécessite que des études plus approfondies soient réalisées pour lancer les études de faisabilité par forage de reconnaissance » a-t-il indiqué en substance.
Mieux, les orientations des projets de recherche s’établissent sur la base des programmes de développement, concoctés par les différents départements techniques des ministères sectoriels, qui reçoivent l’aval du gouvernement.
Elles supposent un cadre de partenariat qui est appelé à se développer entre la Direction de l’Eau, le Ministère de l’Energie, l’Office National des Eaux et de l’Assainissement, la Direction de l’Environnement et la Météorologie Nationale pour ne citer que ceux-là.
Il s’agit de réussir par ce biais l’atteinte des objectifs d’utilisation durable des ressources en eau et de mise en valeur des ressources géothermiques. Voici donc une priorité majeure qui nous éclaire sur le caractère opportun d’un renforcement systématique de la recherche scientifique au Centre d’Etude et de Recherche de Djibouti. Elle explique les engagements constants du gouvernement djiboutien dans ce sens. Pour preuve, la recherche scientifique a connu d’importantes réformes depuis une dizaine d’années qui ont permis, entre autres, de tripler le nombre des chercheurs, de monter de nouveaux laboratoires modernes de lancer la construction de nouveaux bâtiments et de doter la recherche d’un fonds pour le financement des projets.
Ce sont là quelques réalisations dont la suite logique est la dotation des chercheurs du CERD en des équipements de recherche géophysiques qui est venue couronner l’atelier de lancement sur le projet d’identification et de protection des ressources en eau sur toute l’étendue du territoire national. Un chantier d’envergure que les autorités compétentes du pays entendent mener à terme.