L’agence djiboutienne de développement social (ADDS) et l’union nationale des femmes djiboutiennes (UNFD) ont procédé hier au lancement d’un programme pilote de protection sociale au siège de cette dernière organisation non gouvernementale d’utilité publique.
Placé sous le patronage conjoint du ministre de la Santé, Ali Yacoub Mahamoud, et de la secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale, Zahra Youssouf Kayad, l’évènement a réuni sur place plusieurs autres membres du gouvernement, la vice-présidente de l’UNFD, le premier secrétaire de l’ambassade du Japon à Djibouti, des élus locaux et des conseillers régionaux, des acteurs de la société civile et du tissu associatif.
Notons la présence du ministre de l’Equipement et des Transports, Mohamed Moussa Ibrahim, du ministre délégué au Budget, Amareh Ali Saïd, et de la secrétaire d’Etat au Logement, Amina Abdi Aden, parmi les participants de cette cérémonie.
Les personnalités politiques et les autres auditeurs anonymes ont écouté d’une oreille attentive les allocutions que le directeur général de l’ADDS, la secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale et le ministre de la Santé ont successivement prononcées du haut de la tribune officielle.
Diverses leçons en sont à tirer. Ainsi, la raison d’être du programme des filets sociaux réside dans le constat de l’existence de 7000 ménages en situation d’insécurité alimentaire dans la capitale, aggravée par la flambée des prix alimentaires, d’un taux de chômage endémique chez les femmes et les jeunes sans qualification, du retard de croissance parmi un bon nombre d’enfants de moins de cinq ans qui est alarmant en comparaison avec les situations similaires enregistrées dans d’autres pays au revenu faible.
En connaissance de cause, le gouvernement a donc mis en oeuvre un ambitieux projet de filets sociaux grâce au don japonais d’un montant de 3.6 millions de dollars, administré par la Banque Mondiale et intitulé « l‘Emploi et la Fondation du capital humain ».
Ledit projet cible particulièrement les ménages démunis avec des femmes enceintes et allaitantes et des enfants de 0 a 2 ans.
Outre ce rappel, le programme en question comporte plusieurs composantes.
Le premier volet porte sur l’exécution des travaux publics communautaires à haute intensité de main d’œuvre.
Lesquels consistent en le ramassage de plastiques et autres produits bio dégradables, spécialement dévolu aux femmes qui reçoivent en contrepartie de l’argent liquide ou des rations alimentaires, l’entretien et la réhabilitation d’infrastructures collectives urbaines qui sont dédiés aux chefs des ménages et l’offre de micros crédits au terme du projet.
D’égale importance est l’aide sociale axée sur la nutrition.
Elle vise essentiellement la promotion des pratiques optimales d’alimentation des nourrissons et d’enfants en bas âge et de la santé maternelle durant les grossesses et après les accouchements.
Et ce, faut-il ajouter, au travers des campagnes de sensibilisation de proximité, susceptibles d’impulser des changements de comportements en la matière.
A ce titre, l’UNFD est appelée à entreprendre des actions d’informations et de mobilisations sociales auprès des communautés des zones concernées dans le cadre de la promotion de la croissance du jeune enfant durant les 1 000 premiers jours de sa vie.
Dans cette optique, l’ADDS a signé la semaine dernière une convention de partenariat avec l’UNFD sur l’exécution des activités de développement du jeune enfant, la prévention et le suivi communautaire de la malnutrition chez les femmes enceintes, les mères allaitantes et les bébés de 0 à 24 mois.
Le troisième et dernier volet s’articule autour du suivi et de l’évaluation des résultats escomptés dans l’amélioration de la diversité alimentaire des ménages, des pratiques alimentaires et nutritionnelles, de l’accès aux services de nutrition pour les petits enfants et les femmes enceintes parmi les zones d’intervention de ce programme.
Notons au passage que les sites pilotes sont les quartiers 5 et moustiquaire de Balbala en milieu urbain et les localités d’Adailou et de Damerjog-Arta en zones rurales.
Il s’agit pour les instigateurs de ce vaste chantier de répondre directement aux besoins des plus démunis en constituant un instrument de filet de sécurité sociale capable de les protéger contre les chocs liés au manque de revenu, d’éradiquer à terme le risque de l’insécurité alimentaire de nature à compromettre la formation du capital humain par la déscolarisation des enfants, de favoriser le recours aux soins de santé en cas de régimes alimentaires déficients, de soutenir le pouvoir d’achat des familles nécessiteuses et de réduire la vulnérabilité des enfants, des femmes enceintes et allaitantes des ménages bénéficiaires.
Autant de paramètres soulèvent la pertinence d’une large implication de tous les acteurs de la capitale et des régions de l’intérieur dans la mise en œuvre du programme de protection sociale