1. INTRODUCTION
1.1. Contexte
Djibouti demeure un État fragile, qui fait face à de nombreux obstacles en matière de réduction de la pauvreté et d’amélioration de la prestation de services auprès de sa population. Les inégalités semblent avoir augmenté entre 2002 et 2013, avec un indice de consommation de Gini qui a bondi de 0,39 à 0,44. En outre, il a été estimé qu’en 2013, près de 40,7 % des Djiboutiens vivaient dans la pauvreté et consommaient moins de 117 134 DJF par habitant/an [soit l’équivalent de 2,98 dollars EU par jour (Parité de pouvoir d’achat-PPP 2011). La même année, 23 % des Djiboutiens souffraient de pauvreté extrême et dépensaient moins de 78 157 DJF par habitant/an (soit l’équivalent de 1,99 dollar EU par jour [PPP 2011], ceci avec des taux plus élevés dans les zones rurales (44 pour cent). Le chômage, qui reste endémique, atteignait 39 % en 2015 et serait beaucoup plus important chez les femmes (49 %) et dans les zones rurales (59 %).
La disponibilité limitée de terres arables et la faible pluviosité ont eu des effets néfastes sur les moyens de subsistance et ont contribué aux forts taux d’insécurité alimentaire. Djibouti se caractérise par un climat désertique et aride ; de fortes températures toute l’année ; des sécheresses prolongées ; et, la rareté d’eau souterraine. L’agriculture y est quasi inexistante, puisqu’elle ne représente qu’environ 3% du PIB et 2% de l’emploi. Le pays reste donc fortement dépendant des importations alimentaires, de biens manufacturés et de produits énergétiques. En outre, la sécheresse prolongée qui a récemment frappé Djibouti a exposé au moins 20 pour cent de la population de Djibouti-Ville et 75 % des ménages ruraux à l’insécurité alimentaire.
Djibouti abrite plus de 25 700 réfugiés et demandeurs d’asile provenant de Somalie, d’Éthiopie, du Yémen et de l’Érythrée, dont les besoins de base sont essentiellement axés sur le logement, l’accès à l’eau et la sécurité. La plupart des réfugiés et demandeurs d’asile enregistrés habitent dans trois camps — Ali Addeh, Holl Holl et Markazi — ou dans les zones urbaines, notamment à Djibouti-Ville et Balbala. Les réfugiés de longue date et les nouveaux arrivants ont tous besoin de logement, ainsi que de services de santé, d’éducation, d’accès à l’eau et d’assainissement. Toutefois, la demande accrue en services essentiels n’émane pas que des réfugiés et des demandeurs d’asile, mais aussi des quelque 100 000 migrants qui traversent le pays chaque année, dans certains cas afin d’émigrer vers d’autres pays.