Le projet pilote d’électrification par énergie solaire, que l’ADDS mène au PK12, semble donner ses fruits. Six mois après son lancement officiel, plus d’une centaine(133) de foyers sur un total de 180 ménages cibles sont aujourd’hui équipés de systèmes solaires photovoltaïques autonomes qui approvisionnent en énergie électrique l’éclairage, la ventilation et le petit écran sous leurs toits respectifs.
PK12. Le secteur constitue un laboratoire grandeur nature de la lutte nationale contre la pauvreté ces dernières années. Suite au projet de développement intégré du quartier du PK12 qui a changé sur place la vie depuis mai 2007 financé par l’AFD et le gouvernement djiboutien, le quartier de l’union sert de nouveau de site d’accueil au programme ambitieux d’électrification par énergie solaire de l’ADDS. Qu’en est-il de l’état d’avancement de ce projet pilote ? La question se pose avec acuité six mois après le lancement officiel de ce chantier qui cible deux cent ménages du voisinage.
Une visite sur le terrain s’imposait pour mieux assouvir notre curiosité là-dessus. Celle faite mardi dernier au PK12 a été riche d’enseignements. Ainsi, plus d’une centaine (133) de foyers sont aujourd’hui équipés de systèmes photovoltaïques autonomes qui permettent de couvrir leurs besoins énergétiques de base. De manière concrète, ces installations solaires alimentent en énergie électrique l’éclairage et la ventilation, la radio et le petit écran sous les toits respectifs des ménages utilisateurs.
Au-delà de l’intérêt technique des systèmes photovoltaïques, l’ADDS poursuit ses activités de mobilisation sociale auprès des riverains du quartier de l’union. L’agence djiboutienne organise régulièrement des causeries autour des conditions d’utilisation et d’entretien de ces nouveaux systèmes solaires qui suscitent l’engouement des usagers de PK12 selon des témoignages concordants.
Des formations aussi au profit des foyers acquéreurs qui portent sur les simples opérations d’exploitation et de maintenance des systèmes photovoltaïques. En outre, le maître d’ouvrage délégué dépêche à intervalles réguliers les animateurs de son antenne de mobilisation sociale chez ces mêmes ménages où ils collectent des informations sur le régulateur de charge du système et évaluent les conditions d’utilisation des équipements solaires.
Autant d’actions de proximité ont favorisé la pénétration du solaire parmi cette population aux revenus bas. Il en découle une amélioration de leur quotidien. D’une puissance de 160 Watts et d’une tension de 12 Volts, les systèmes photovoltaïques permettent aux familles de PK12 de consommer six heures d’éclairage, douze heures de ventilation et quatre heures d’émissions télévisées. Autrement dit, la lumière de lampe à kérosène n’est plus qu’un souvenir pour les enfants de celles-ci qui peuvent chaque soirée réviser leurs cours sous l’éclairage électrique.
Les jeunes et moins jeunes ont la possibilité de suivre les journaux télévisés et regarder des films ou d’autres divertissements sur le petit écran. Les uns et les autres ne sont plus obligés de dormir à la belle étoile. Avec la ventilation fonctionnelle dans les chambres de leurs domiciles, des familles entières du quartier de l’union retrouvent un peu de leur intimité. Voici quelques motifs qui expliquent pourquoi le solaire séduit au PK12.
MOF
Projet d’électrification par énergie solaire au PK12
Une cliente témoigne
Saada Moussa Mohamed vit au PK12. Son mari et elle-même figurent parmi les pionniers qui ont équipé leurs domiciles de kits solaires au quartier de l’union. L’irruption de la fée électricité a modifié les comportements des siens selon les confidences de cette mère de famille nombreuse lors de notre rencontre d’hier.
Elle ne crie plus derrière ses filles et garçons dans les dédales des ruelles avoisinantes pour les ramener au domicile familial après la tombée du crépuscule. Ils y reviennent aujourd’hui d’eux-mêmes. La magie de la télévision est passée par là. Mieux, sa maison est devenue le refuge de nombreux amis de ses bambins dès le coucher du soleil.
Tout ce beau monde s’agglutine sagement devant le petit écran. Au terme des émissions enfantines, les petits voisins regagnent leurs foyers respectifs. Ensuite, les aînés des enfants de Saada Moussa s’activent pour réviser leurs cours sous la lumière de l’éclairage électrique. Ils le font non sans plaisir au grand soulagement de leurs géniteurs. Saada Moussa a, par ailleurs, évoqué le confort de la ventilation qu’elle apprécie à sa juste valeur. D’un naturel volontaire, elle a réaménagé l’une des pièces de la maison où elle se livre aux activités du petit commerce.
Elle nourrit le projet d’acquérir une glacière de conservation auprès de la société SIE qui a pignon sur rue au PK12. Elle estime abordable le prix de vente des glacières de ce fournisseur local qui s’élève à 25 000 FDJ. Elle envisage d’y stocker des bouteilles d’eau fraîche en vue de les vendre des bouteilles d’eau fraîche au voisinage à raison de 10FDJ, 20FDJ ou 30 FDJ pendant et après l’été. L’affaire lui paraît rentable. C’est dire l’optimisme de Saada Moussa qui semble motivée pour améliorer l’ordinaire des siens. Etape par étape, a-t-elle précisé avec les yeux pleins de malice.