Lancement du groupe national de travail
Un atelier marquant le lancement d’un groupe national de travail s’est tenu le jeudi 24 juin dernier à l’Université de Djibouti. Les travaux de recherche du GNT qui regroupe cinq chercheurs de l’Université de Djibouti seront axés sur la question de la pauvreté féminine. La recherche des facteurs pouvant favoriser ainsi que l’évaluation de l’efficacité des efforts entrepris pour remédier la situation.
L’Université de Djibouti a abrité jeudi 24 juin dernier l’atelier de lancement du groupe national de travail (GNT) du projet « Pauvreté féminine et modes de gestion des affaires et des territoires ». Le projet de GNT ancré à l’Université de Djibouti est financé par le Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique, plus connu sous son acronyme anglais de CODESRIA
Le CODESRIA est une institution de recherche panafricaine dont la mission est d’encourager la communauté africaine de chercheurs en sciences sociales à lutter pour la réalisation d’une connaissance plus holiste des expériences historiques et contemporaines du continent, par des interventions multidisciplinaires s’appuyant sur diverses traditions et approches.
L’ambition du projet en question est de favoriser l’émergence d’une nouvelle façon de concevoir le développement de la République de Djibouti en améliorant la connaissance scientifique de ses différentes composantes. Les mutations économiques, que Djibouti connaît aujourd’hui, exacerbent le problème de la pauvreté. Cette pauvreté est perçue en terme d’insuffisance voire d’incapacité à satisfaire les besoins économiques et sociaux des individus et des populations. A Djibouti, une frange importante de la population est frappée par la pauvreté. Notons par ailleurs l’existence d’une discrimination selon le sexe dans ce domaine. Puisque la précarité touche surtout les femmes. Elles adoptent par conséquent des stratèges de survie et occupent des petites activités dans l’économie informelle. De cette façon, elles contribuent à la distribution des revenus, et à la satisfaction des besoins de base de la grande majorité de la population pauvre et probablement d’une façon implicite à l’équilibre du système social. Cette majorité silencieuse, que constituent les femmes de l’économie informelle, est insuffisamment prise en compte dans les programmes publics de lutte contre la pauvreté. Car il est tout simplement difficile de cerner leurs profils et leur itinéraire social et professionnel. D’où l’idée au sein de l’université de Djibouti, de la constitution d’un groupe national de recherche sur la question. La question n’est pas tant d’étudier la pauvreté en tant que phénomène mais de repérer les différents facteurs lui servant de leviers, d’identifier les inerties existantes et rechercher les dynamiques contraires qui annihilent les efforts entrepris pour lutter contre ce fléau. Pour cela, trois pistes de réflexion vont orienter le travail. La première va décrire le pourquoi et le comment de l’incapacité des femmes à partager le pouvoir qu’il soit politique ou économique avec les hommes en milieu urbain où elles retrouvent consignées, majoritairement dans le secteur informel bien qu’elles soient en partie affranchies de la tradition pastorale et de ses pesanteurs. La seconde va appréhender le rôle de l’éducation comme facteur important dans la pauvreté des ces femmes dans le milieu urbain mais également comme élément capital des stratégies d’insertion sur le marché du travail. La troisième et dernière piste de réflexion va aborder les principaux secteurs de prédilection de ces femmes dans l’économie informelle. Les travaux de recherche du groupe national de travail (GNT) ; qui regroupe cinq chercheurs de l’Université de Djibouti dont deux économistes, un juriste, un géographe et un spécialiste de la littérature de la Corne de l’Afrique ; vont s’étaler sur une période de quinze mois.