Dans le cadre d’échanges d’expériences, une délégation de l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), accompagnée de l’administrateur de la CPEC de Djibouti, s’est rendue du 23 au 31 décembre à Jigjiga, en Éthiopie. L’objectif étant de s’inspirer des modèles innovants de développement socio-économique réalisés cette région Somali dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et le chômage des jeunes. Une expérience enrichissante qui a également permis de renforcer les liens entre les institutions financières et de développement social de notre pays et celles de cette région.
Conduite par le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama, une délégation djiboutienne composée de l’administrateur de la CPEC de Djibouti, Omar Ibrahim Omar et de hauts cadres de l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) dont la directrice du département de la microfinance, Kadra Omar Kamil, a effectué du 23 au 31 décembre 2024, une mission de travail à Jigjiga, capitale de la région somalie d’Ethiopie. Ce séjour de la délégation djiboutienne à Jigjiga s’inscrit dans une volonté de promouvoir l’échange d’expertises et de renforcer les partenariats entre Djibouti et la région Somali d’Éthiopie.
« En s’inspirant de cette expérience, Djibouti vise à définir un modèle de gouvernance adapté à ses réalités locales, à concevoir des produits financiers inclusifs conformes à la charia, et à établir une institution financière capable de répondre aux besoins des populations urbaines et rurales »
Cette visite, ponctuée de rencontres et d’échanges fructueux, notamment avec Ibrahim Osman Farah, vice-président de la région somalie d’Éthiopie, a offert à la délégation djiboutienne une opportunité d’explorer des modèles inspirants de développement socio-économique, de transformation d’une institution de microfinance en une banque et de dynamisation de la formation professionnelle réalisés par les autorités de cette région dans le cadre de la lutte contre la pauvreté et notamment le chômage des jeunes.
Une immersion au siège de la banque ‘‘Shebelleh’’ d’abord….
« La transformation de ‘‘Shebelleh Bank’’ démontre que l’évolution d’une institution de microfinance en une banque islamique commerciale peut produire des résultats tangibles en matière de développement économique»
La première étape de cette mission a conduit les membres de la délégation djiboutienne à visiter la Banque Shebelleh de cette région. Accueilli à leurs arrivées sur les lieux par le chairman de cette institution bancaire, qui n’est autre que le vice-président de la région, Ibrahim Osman Farah. La rencontre a été l’occasion de découvrir le parcours remarquable de cette institution, qui est passée d’une simple structure de microfinance à une banque régionale performante.
En effet, dotée d’un capital dont 60% est détenu par le gouvernement local et les 40 autres par des investisseurs privés, cette banque répond selon ce haut responsable de cette banque commerciale de cette région somalie d’Ethiopie « aux besoins spécifiques de la région tout en respectant les principes de la finance islamique ». Une transformation rendue possible, toujours selon lui « grâce à un plan stratégique rigoureusement élaboré, qui inclus des étapes clés telles qu’un audit interne et une évaluation des performances, une adaptation aux exigences de la finance islamique, un renforcement du capital et un partenariat public-privé ». Les opportunités offertes par cette Banque illustre par un modèle hybride qui associe gouvernement et secteur privé tout en intégrant les valeurs islamiques.
Cette expérience représente une source d’inspiration pour la délégation djiboutienne, notamment dans le cadre du processus de transformation de la CPEC et de l’unité pilote de microfinance islamique gérée par l’ADDS, en une institution bancaire.
Pour Mahdi Mohamed Djama, alors, chef de cette délégation djiboutienne, « La transformation de ‘‘Shebelleh Bank’’ démontre que l’évolution d’une institution de microfinance en une banque islamique commerciale peut produire des résultats tangibles en matière de développement économique».
« En s’inspirant de cette expérience, Djibouti vise à définir un modèle de gouvernance adapté à ses réalités locales, à concevoir des produits financiers inclusifs conformes à la charia, et à établir une institution financière capable de répondre aux besoins des populations urbaines et rurales » nous précise le directeur général de l’ADDS Mahdi Mohamed Djama, qui compte s’appuyer sur cette dynamique pour transformer l’unité pilote de microfinance islamique de son institution et la CPEC, en vue de promouvoir une croissance inclusive au service de ses populations.
La formation professionnelle comme levier d’autonomisation
La deuxième étape de la mission a été marquée par une rencontre avec le ministre de la Formation professionnelle et de l’Insertion professionnelle de la région Somali d’Ethiopie, Houssein Gaydh Ahmed et ses collaborateurs. Les discussions qui s’en sont suivies avec les uns et les autres ont permis aux cadres de l’ADDS et de la CPEC de s’informer sur les programmes mis en place pour promouvoir l’employabilité des jeunes et dynamiser l’économie locale.
Des immersions successives au Business Center de cette ville, à l’école polytechnique et dans une ferme avicole gérée par de jeunes entrepreneurs formés par ce département régional ont suscité un vif intérêt chez les représentants djiboutiens, désireux de transposer ces modèles innovants, sous nos cieux.
Des échanges constructifs avec la Ijrah Bank par la suite…
Un autre moment fort de cette mission a été la réunion technique avec les dirigeants de la Ijrah Bank, une banque privée éthiopienne spécialisée dans les services financiers islamiques. Les présidents et cadres de la banque ont fait le déplacement depuis Addis-Abeba pour partager leurs expériences avec la délégation. Les échanges ont essentiellement porté sur les produits financiers adaptés aux besoins des populations pauvres, la gestion des risques et les mécanismes d’inclusion financière. Ce partenariat potentiel pourrait ouvrir de nouvelles opportunités de coopération dans le domaine bancaire les institutions djiboutiennes de microfinances et cette banque éthiopienne.
Un renforcement des relations entre les institutions
Tout au long de leur séjour, les membres de l’ADDS et de la CPEC de Djibouti n’ont pas seulement appris des expériences éthiopiennes, mais ont également présenté leurs propres initiatives en matière de développement social et financier. Ces échanges, caractérisés par un esprit de coopération fraternelle, ont été unanimement salués par les deux parties, qui se sont engagées à approfondir leur partenariat.
Bref, cette visite de la délégation djiboutienne à Jigjigaa non seulement servi de cadre propice à un partage d’expertise dans les domaines de la finance, de la formation professionnelle et de l’entrepreneuriat, qui constituent des secteurs clés pour le programme de lutte contre la pauvreté, mené par notre gouvernement à travers son agence de développement social, mais elle a également permis de renforcer les liens fraternels et amicaux existant entre cette région somalie d’Ethiopie et la nation djiboutienne.