Abdallah Houmed Directeur de la micro finance à l’ADDS
En marge du lancement officiel des activités de l’unité pilote de micro finance islamique de l’ADDS, le professionnel Abdallah Houmed de cette agence a accepté de répondre à nos questions sur l’essence même de ce type de micro finance et ses différences avec la micro finance classique.
« La micro finance islamique est une finance solidaire ».
La Nation :– Parlez-nous de la micro finance islamique?
Abdallah Houmed : La micro finance islamique octroie des financements sans taux d’intérêt et sans profit conformément à la charia. Basée sur la participation, elle n’est pas assortie de taux d’intérêt mais entraîne des frais de gestion. Elle est fondée sur cinq principes à savoir le principe d’interdiction de l’intérêt (aucune transaction financière n’autorise le paiement ou la réception d’intérêts), le principe de partage des profits et des pertes ( les parties à une transaction financière doivent partager les risques et les rendements y afférents), le principe d’interdiction de l’incertitude (l’incertitude quant aux termes d’un contrat financier est bannie, mais pas le risque en tant que tel, la spéculation (Gharar) est interdite. Il y a aussi le principe d’existence d’un actif sous- jacent (toute transaction financière doit être sous-tendue par un actif tangible identifiable), le principe d’interdiction des actifs illicites (aucune transaction financière ne doit être dirigée vers des secteurs non conformes à la charia, comme les boissons alcoolisées, le tabac ou les jeux de hasard, etc.)
La Nation :– Quelle différence y a-t-il entre la micro finance islamique et la micro finance classique ?
Abdallah Houmed : La micro finance islamique ne finance pas tout type de besoin comme par exemple l’achat de voiture personnelle. Elle fourni une assistance et un accompagnement aux promoteurs, n’exige pas de garanties et finance les besoins selon les priorités du pays. S’il y a du chômage la priorité est donnée au financement des projets générateurs d’emplois.
S’il y a besoin d’argent, la priorité est accordée au financement des projets générateurs de richesse.
En revanche, la micro finance classique finance tout besoin du moment que la capacité de remboursement de l’emprunteur est supérieur à l’échéance de crédit à rembourser, elle pratique l’intérêt et na pas une politique d’accompagnement poussée. Après les succès des programmes des microcrédits sur l’ensemble du pays, l’ADDS passe à l’étape suivante avec le projet de la micro finance islamique grâce auquel des milliers des Djiboutiens vont sortir de la précarité.
Et ceci pour dire que la micro finance islamique est une finance solidaire.