Le Fonds de Développement Economique de Djibouti (FDED), institution de financement du développement créée par décret présidentiel en juillet 2000, a pour principal vocation de financer des projets productifs privés dans des secteurs d’activité retenus comme prioritaires dans la loi d’orientation économique et sociale 2000-2010. Outre l’appui financier, la nouvelle direction du FDED offre à ses clients de nouveaux services, axés essentiellement sur l’encadrement et sur l’élaboration des études techniques, économiques et financières pour une meilleure gestion des projets d’entreprenariat. Entretien avec son Directeur général, M. Hiba Ahmed Hiba.
Qu’est ce qui a motivé la création du FDED ?
Au lendemain de la liquidation de la Banque de Développement de Djibouti, les autorités politiques étaient convaincues de la nécessité de mettre en place une institution financière en charge des clients ne pouvant pas s’adresser aux banques commerciales de la place. Parallèlement au développement des organismes de microcrédit, la création d’un organe, outil de développement économique avait fait son chemin. Ce qui a donné naissance au FDED en 2000 avec le décret n°2000-0104/PRE. Depuis il y a eu plusieurs textes qui fixent les statuts et la mission du FDED. Mais le résultat d’aujourd’hui est la concrétisation des activités du FDED, qui a commencé avec la signature d’une convention de prêt avec le Fonds Koweitien en 2003.
Dès la mise en vigueur de cette ligne de crédit, les actions suivantes ont été menées. Il a fallu former le personnel à l’ingénierie entrepreneuriale, équiper le FDED en informatique et logiciel bancaire, mettre en place des procédures de gestion de crédit après expertise des besoins. Le chemin a été long mais productif. En effet, c’est grâce à cette période de formation et d’investissement qu’aujourd’hui le FDED est rentré dans une phase effective. Nous venons d’octroyer les premiers prêts à des promoteurs de différents secteurs d’activité. Le montant total de cette première opération est de 65 000 000 FDJ. Et dans les semaines qui viennent, nous devrions avoir un montant de prêt additionnel à hauteur de 300 000 000 FDJ.
Toutefois, j’avoue que le parcourt n’a pas été aussi facile. Mais l’échec de la BDD a constitué pour nous une grande expérience qui fait de l’accès au crédit du FDED un parcours difficile qu’il faut pouvoir surmonter. En plus des évaluations internes des demandes par le comité de crédits interne, qui est journalier, il faut rajouter l’existence d’un comité de crédit externe qui est mensuel. Parallèlement aux évaluations des projets, nous effectuons des visites de terrain, ainsi qu’une investigation auprès des institutions financières de la place sur la situation financière du promoteur demandeur de crédit.
Quelle est la mission du FDED ?
Le FDED est un établissement autonome à caractère commercial. C’est une institution qui a pour objectif d’offrir aux PME/PMI un ensemble de produits financiers adaptés à leur spécificité, assister les promoteurs des PME/PMI dans leur recherche d’un financement ainsi que dans le développement de leur activité. Le FDED constitue un outil d’aide au développement au profit des PME/PMI. Il est, en quelque sorte, un moyen de régulation économique qui a pour mission de lutter contre la pauvreté avec la création de richesse et la réduction de l’économie informelle. C’est pourquoi, nous exigeons des promoteurs une déclaration officielle, un enregistrement auprès des services compétents de l’Etat afin de s’acquitter de leur obligation et exercer en toute légalité. La création du FDED a complété un vide considérable handicapant le développement des PME/PMI porteurs d’emplois. En d’autre terme, le FDED est un instrument financier au service des PMI/PME qui ont des difficultés à accéder aux crédits bancaires. De manière générale, dans une économie, cette mission doit incomber à l’Etat car les PME/PMI, contribuent de manière significative au maintien ainsi qu’à la création d’emplois.. Les PME/PMI sont indéniablement les piliers de l’économie nationale, et ce partout dans le monde. C’est dans cette optique que le FDED a pour mission de favoriser ces entreprises pourvoyeuses d’emplois.
Quelle est la différence entre les micros crédits accordés par l’ADDS ou encore le projet PPDM et le crédit accordé par le FDED ?
D’une manière générale, les crédits accordés par les CNEC ou CPEC sont des moyens financiers de lutte directe contre la pauvreté. Il s’agit, en fait, de permettre aux demandeurs de disposer de moyens financiers, allant jusqu’à 500 000 FDJ, si je ne m’abuse, qui permettra au bénéficiaire de créer un revenu individuel. Par ailleurs, ces crédits financent des activités pouvant relever du secteur informel. Depuis la mise en place de l’ADDS, le travail accompli par l’équipe en charge de cette mission est considérable. Concernant les crédits accordés par le FDED, nous visons les PMI/PME officielles et enregistrées en tant que telles. Le montant minimal est de 3 500 000 FDJ et le montant maximal est de 50 000 000 FDJ. Le FDED est un instrument économique de l’Etat au service de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, le soutien financier que nous apportons aux PMI/PME permet de maintenir ou de créer des emplois. Le FDED constitue un outil de lutte, indirecte, contre la pauvreté. Nos actions avec l’ADDS sont donc complémentaires et point concurrentielles. Nous œuvrons, le FDED et l’ADDS, pour la même cause.
A quel profil doit répondre le client du FDED ?
Les clients potentiels du FDED sont, évidemment, des promoteurs de PME/PMI. Il s’agit des promoteurs créant une PME/PMI ou souhaitant étendre l’activité de leur entreprise. Toutefois, nous insistons sur l’identification des PME/PMI, qui repose sur plusieurs critères tels que : le chiffre d’affaire de l’entreprise, le nombre d’employés ou encore les impôts payés. Hormis ces éventualités, le promoteur ou porteur de projet doit constituer un capital de confiance. Une bonne réputation entrepreneuriale est de rigueur. Outre ces critères, il est impératif de souligner que le FDED appuie uniquement les PME/PMI s’inscrivant dans le secteur économique identifié par la loi d’orientation et de développement socio-économique du pays. Par conséquent, les PME/PMI relevant du secteur commercial ne peuvent pas bénéficier des services du FDED car elles ne sont pas porteuses de valeur ajoutée pour l’économie nationale d’une part et peuvent, d’autre part, s’adresser aux banques commerciales car leur rentabilité relève du court terme, ce qui leur permet de surmonter la durée de crédit proposé par les banques locaux.
Quelles sont les conditions à remplir pour accéder à un prêt ?
Il y a plusieurs conditions, dont l’essentiel est la cohérence entre le profil du futur créancier est la nature du projet. Cette condition est capitale dans l’évaluation du projet. Nous pensons que s’il n’est pas évidant d’être entrepreneur, il est encore plus improbable de dire qu’un cordonnier peut être mécanicien. C’est pourquoi, le savoir faire du promoteur doit être fortement corrélé avec l’activité pour laquelle un financement est demandé. En outre, l’acceptation d’un projet dépendra de son aptitude à dégager une capacité d’auto financement ainsi que sa capacité à respecter les échéances du prêt accordé. Nous proposons aux clients un produit financier adapté à leur situation. Le » Crédit à l’Investissement » est un produit dont les avantages sont incontestables grâce au taux maximal d’intérêt qui est de 8 %, une durée minimale de 3 ans, avec une période de grâce comprise entre 3 mois et 6 mois. Par ailleurs, les frais et accessoires relatifs au produit sont inférieurs à 1,7 % or que la pratique locale est largement supérieure à 2 %. C’est pour cela que nous avons mis des conditions qui demandent, aux porteurs de projet, une certaine précision dans le montage dossier.
Depuis votre arrivée à la tête du FDED, en juillet 2008 jusqu’à ce jour, quels sont les grands chantiers que vous avez menés ?
Le FDED créé en 2000, a réellement existé, visible à partir de 2003, avec l’affichage d’une réelle volonté politique de se doter d’un instrument au service du développement économique. Cette volonté s’est concrétisée avec la signature d’une convention de prêt d’un peu moins de 1 000 000 000 FDJ, accordé par un grand partenaire au développement de la République de Djibouti qui est le Fonds Koweitien de développement économique.
De juillet 2008 à aujourd’hui nos actions se sont portées sur trois dimensions : une Dimension humaine, concernant la redynamisation l’équipe présente dans l’institution et placer son savoir et ses compétences au cœur de la reconstruction de l’institution ; une dimension partenariale, s’agissant du renouement de toutes les relations possibles que le FDED peut avoir avec tous ses partenaires. Il y a, à titre d’exemple, le Fonds Koweitien avec qui nous sommes en contact permanent, les fournisseurs locaux, des organismes comme l’OPS, CMR, CNR, etc. Mais, plus particulièrement les banques de la place comme le BCI, BIS MR et SABA BANK qui ont beaucoup collaboré par leur assistance dans la reconstruction du FDED. Et enfin pour terminer pour ce qui est des partenaires, nous avons renoué notre relation avec un bureau d’étude canadien qui est notre premier partenaire en matière de procédure, il s’agit du » Service d’Aide aux Jeunes Entreprises, SAJE « .
Enfin une Dimension fonctionnelle, pour rendre la structure opérationnelle, nous avons dû entreprendre des actions nous permettant de restaurer le rôle et la responsabilité des différents organes en charge de la gestion FDED. Ceux sont ces différentes actions qui ont permis, aujourd’hui, la relance de l’institution.
Après avoir instruit tous les dossiers de demande de crédit déposés par vos clients, quelles leçons peuvent être tirées, aujourd’hui, de cette instruction ?
La nouvelle direction s’est attelée, à compléter un vide procédural qui rendait l’octroi des crédits impossibles.. Il a fallu pour cela nous battre à la fois sur plusieurs fronts, ce qui a un peu ralenti nos actions. D’une part, nous avons dû, avec nos différents partenaires, mettre en place des procédures plus efficaces qui nous ont permit une meilleure évaluation des demandes afin que l’accès aux crédits réponde à un réel besoin et finance un vrai investissement porteur de richesse. Depuis juillet 2008 jusqu’à aujourd’hui, nous avons, à l’issu de la mise en place des procédures de crédit, instruit tous les dossiers de demande de crédit déposés par les promoteurs nationaux.
D’autre part et conformément à la décision du Comité de Crédit, nous avons procédé par chronologie pour la sélection des dossiers. Nous venons, actuellement, de terminer l’instruction des dossiers déposés en 2003, 2004 et 2005. La particularité du FDED par rapport aux banques commerciales étant de miser sur la réalisation d’un projet avant de chercher à rentabiliser les fonds qui lui appartiennent. Toutefois, nous avons été énormément déçus par la qualité entrepreneuriale des dossiers. Pour les trois années, citées précédemment, à peine 7 % des clients ont pu accéder aux prêts. Cette faiblesse de la satisfaction des demandes est dû à : une absence totale de qualités entrepreneuriales, une déficience dans la présentation du plan financier, une légèreté dans la constitution des dossiers, une demande ne répondant pas aux préoccupationsdu FDED comme les demandes d’ordre commercial.
Quelles sont les actions que vous envisagez d’entreprendre dans un proche avenir ?
Pour ce qui est des actions avenir, le chalenge est très important. Il y a quelques actions a réalisé dans l’immédiat. D’abord nous devons répondre aux demandes de crédit déposées entre 2006 et 2008. Nous avons des dossiers à traiter et essayer de finir de traiter les dossiers avant le 30 avril 2009. Il est prévu une mise en place d’un service ou d’un processus de formation et d’informations des entrepreneurs et/ou promoteurs des PME/PMI. Nous pensons, bien évidemment, mobiliser les autorités compétentes pour négocier le report du délai du droit de tirage de la ligne de crédit Koweitienne pour au moins un an de plus, car cette ligne de crédit expire le 30 juin 2009. Mais nous prévoyons, aussi, la recherche d’autres lignes de crédit auprès d’autres bailleurs de fonds. Nous envisageons, également, de mettre en place d’autres produits financiers à destination d’une clientèle particulière, comme les jeunes diplômés. Cependant, nous ne pouvons pas mener seul ce combat nous envisageons d’associer à notre cause, un ensemble de partenaire comme l’ADDS, l’ANPI et l’Université de Djibouti pour réfléchir ensemble et offrir aux jeunes diplômés une possibilité de financement de projet de création d’entreprise. C’est un projet fort cher à Son Excellence le Président de la République M. Ismaïl Omar Guelleh. Cette action, aussi difficile qu’elle puisse paraître, elle est néanmoins possible, si la mobilisation des différents acteurs est importante et solidaire.Le Fonds de Développement Economique de Djibouti (FDED), institution de financement du développement créée par décret présidentiel en juillet 2000, a pour principal vocation de financer des projets productifs privés dans des secteurs d’activité retenus comme prioritaires dans la loi d’orientation économique et sociale 2000-2010. Outre l’appui financier, la nouvelle direction du FDED offre à ses clients de nouveaux services, axés essentiellement sur l’encadrement et sur l’élaboration des études techniques, économiques et financières pour une meilleure gestion des projets d’entreprenariat. Entretien avec son Directeur général, M. Hiba Ahmed Hiba.
Qu’est ce qui a motivé la création du FDED ?
Au lendemain de la liquidation de la Banque de Développement de Djibouti, les autorités politiques étaient convaincues de la nécessité de mettre en place une institution financière en charge des clients ne pouvant pas s’adresser aux banques commerciales de la place. Parallèlement au développement des organismes de microcrédit, la création d’un organe, outil de développement économique avait fait son chemin. Ce qui a donné naissance au FDED en 2000 avec le décret n°2000-0104/PRE. Depuis il y a eu plusieurs textes qui fixent les statuts et la mission du FDED. Mais le résultat d’aujourd’hui est la concrétisation des activités du FDED, qui a commencé avec la signature d’une convention de prêt avec le Fonds Koweitien en 2003.
Dès la mise en vigueur de cette ligne de crédit, les actions suivantes ont été menées. Il a fallu former le personnel à l’ingénierie entrepreneuriale, équiper le FDED en informatique et logiciel bancaire, mettre en place des procédures de gestion de crédit après expertise des besoins. Le chemin a été long mais productif. En effet, c’est grâce à cette période de formation et d’investissement qu’aujourd’hui le FDED est rentré dans une phase effective. Nous venons d’octroyer les premiers prêts à des promoteurs de différents secteurs d’activité. Le montant total de cette première opération est de 65 000 000 FDJ. Et dans les semaines qui viennent, nous devrions avoir un montant de prêt additionnel à hauteur de 300 000 000 FDJ.
Toutefois, j’avoue que le parcourt n’a pas été aussi facile. Mais l’échec de la BDD a constitué pour nous une grande expérience qui fait de l’accès au crédit du FDED un parcours difficile qu’il faut pouvoir surmonter. En plus des évaluations internes des demandes par le comité de crédits interne, qui est journalier, il faut rajouter l’existence d’un comité de crédit externe qui est mensuel. Parallèlement aux évaluations des projets, nous effectuons des visites de terrain, ainsi qu’une investigation auprès des institutions financières de la place sur la situation financière du promoteur demandeur de crédit.
Quelle est la mission du FDED ?
Le FDED est un établissement autonome à caractère commercial. C’est une institution qui a pour objectif d’offrir aux PME/PMI un ensemble de produits financiers adaptés à leur spécificité, assister les promoteurs des PME/PMI dans leur recherche d’un financement ainsi que dans le développement de leur activité. Le FDED constitue un outil d’aide au développement au profit des PME/PMI. Il est, en quelque sorte, un moyen de régulation économique qui a pour mission de lutter contre la pauvreté avec la création de richesse et la réduction de l’économie informelle. C’est pourquoi, nous exigeons des promoteurs une déclaration officielle, un enregistrement auprès des services compétents de l’Etat afin de s’acquitter de leur obligation et exercer en toute légalité. La création du FDED a complété un vide considérable handicapant le développement des PME/PMI porteurs d’emplois. En d’autre terme, le FDED est un instrument financier au service des PMI/PME qui ont des difficultés à accéder aux crédits bancaires. De manière générale, dans une économie, cette mission doit incomber à l’Etat car les PME/PMI, contribuent de manière significative au maintien ainsi qu’à la création d’emplois.. Les PME/PMI sont indéniablement les piliers de l’économie nationale, et ce partout dans le monde. C’est dans cette optique que le FDED a pour mission de favoriser ces entreprises pourvoyeuses d’emplois.
Quelle est la différence entre les micros crédits accordés par l’ADDS ou encore le projet PPDM et le crédit accordé par le FDED ?
D’une manière générale, les crédits accordés par les CNEC ou CPEC sont des moyens financiers de lutte directe contre la pauvreté. Il s’agit, en fait, de permettre aux demandeurs de disposer de moyens financiers, allant jusqu’à 500 000 FDJ, si je ne m’abuse, qui permettra au bénéficiaire de créer un revenu individuel. Par ailleurs, ces crédits financent des activités pouvant relever du secteur informel. Depuis la mise en place de l’ADDS, le travail accompli par l’équipe en charge de cette mission est considérable. Concernant les crédits accordés par le FDED, nous visons les PMI/PME officielles et enregistrées en tant que telles. Le montant minimal est de 3 500 000 FDJ et le montant maximal est de 50 000 000 FDJ. Le FDED est un instrument économique de l’Etat au service de la lutte contre la pauvreté. Ainsi, le soutien financier que nous apportons aux PMI/PME permet de maintenir ou de créer des emplois. Le FDED constitue un outil de lutte, indirecte, contre la pauvreté. Nos actions avec l’ADDS sont donc complémentaires et point concurrentielles. Nous œuvrons, le FDED et l’ADDS, pour la même cause.
A quel profil doit répondre le client du FDED ?
Les clients potentiels du FDED sont, évidemment, des promoteurs de PME/PMI. Il s’agit des promoteurs créant une PME/PMI ou souhaitant étendre l’activité de leur entreprise. Toutefois, nous insistons sur l’identification des PME/PMI, qui repose sur plusieurs critères tels que : le chiffre d’affaire de l’entreprise, le nombre d’employés ou encore les impôts payés. Hormis ces éventualités, le promoteur ou porteur de projet doit constituer un capital de confiance. Une bonne réputation entrepreneuriale est de rigueur. Outre ces critères, il est impératif de souligner que le FDED appuie uniquement les PME/PMI s’inscrivant dans le secteur économique identifié par la loi d’orientation et de développement socio-économique du pays. Par conséquent, les PME/PMI relevant du secteur commercial ne peuvent pas bénéficier des services du FDED car elles ne sont pas porteuses de valeur ajoutée pour l’économie nationale d’une part et peuvent, d’autre part, s’adresser aux banques commerciales car leur rentabilité relève du court terme, ce qui leur permet de surmonter la durée de crédit proposé par les banques locaux.
Quelles sont les conditions à remplir pour accéder à un prêt ?
Il y a plusieurs conditions, dont l’essentiel est la cohérence entre le profil du futur créancier est la nature du projet. Cette condition est capitale dans l’évaluation du projet. Nous pensons que s’il n’est pas évidant d’être entrepreneur, il est encore plus improbable de dire qu’un cordonnier peut être mécanicien. C’est pourquoi, le savoir faire du promoteur doit être fortement corrélé avec l’activité pour laquelle un financement est demandé. En outre, l’acceptation d’un projet dépendra de son aptitude à dégager une capacité d’auto financement ainsi que sa capacité à respecter les échéances du prêt accordé. Nous proposons aux clients un produit financier adapté à leur situation. Le » Crédit à l’Investissement » est un produit dont les avantages sont incontestables grâce au taux maximal d’intérêt qui est de 8 %, une durée minimale de 3 ans, avec une période de grâce comprise entre 3 mois et 6 mois. Par ailleurs, les frais et accessoires relatifs au produit sont inférieurs à 1,7 % or que la pratique locale est largement supérieure à 2 %. C’est pour cela que nous avons mis des conditions qui demandent, aux porteurs de projet, une certaine précision dans le montage dossier.
Depuis votre arrivée à la tête du FDED, en juillet 2008 jusqu’à ce jour, quels sont les grands chantiers que vous avez menés ?
Le FDED créé en 2000, a réellement existé, visible à partir de 2003, avec l’affichage d’une réelle volonté politique de se doter d’un instrument au service du développement économique. Cette volonté s’est concrétisée avec la signature d’une convention de prêt d’un peu moins de 1 000 000 000 FDJ, accordé par un grand partenaire au développement de la République de Djibouti qui est le Fonds Koweitien de développement économique.
De juillet 2008 à aujourd’hui nos actions se sont portées sur trois dimensions : une Dimension humaine, concernant la redynamisation l’équipe présente dans l’institution et placer son savoir et ses compétences au cœur de la reconstruction de l’institution ; une dimension partenariale, s’agissant du renouement de toutes les relations possibles que le FDED peut avoir avec tous ses partenaires. Il y a, à titre d’exemple, le Fonds Koweitien avec qui nous sommes en contact permanent, les fournisseurs locaux, des organismes comme l’OPS, CMR, CNR, etc. Mais, plus particulièrement les banques de la place comme le BCI, BIS MR et SABA BANK qui ont beaucoup collaboré par leur assistance dans la reconstruction du FDED. Et enfin pour terminer pour ce qui est des partenaires, nous avons renoué notre relation avec un bureau d’étude canadien qui est notre premier partenaire en matière de procédure, il s’agit du » Service d’Aide aux Jeunes Entreprises, SAJE « .
Enfin une Dimension fonctionnelle, pour rendre la structure opérationnelle, nous avons dû entreprendre des actions nous permettant de restaurer le rôle et la responsabilité des différents organes en charge de la gestion FDED. Ceux sont ces différentes actions qui ont permis, aujourd’hui, la relance de l’institution.
Après avoir instruit tous les dossiers de demande de crédit déposés par vos clients, quelles leçons peuvent être tirées, aujourd’hui, de cette instruction ?
La nouvelle direction s’est attelée, à compléter un vide procédural qui rendait l’octroi des crédits impossibles.. Il a fallu pour cela nous battre à la fois sur plusieurs fronts, ce qui a un peu ralenti nos actions. D’une part, nous avons dû, avec nos différents partenaires, mettre en place des procédures plus efficaces qui nous ont permit une meilleure évaluation des demandes afin que l’accès aux crédits réponde à un réel besoin et finance un vrai investissement porteur de richesse. Depuis juillet 2008 jusqu’à aujourd’hui, nous avons, à l’issu de la mise en place des procédures de crédit, instruit tous les dossiers de demande de crédit déposés par les promoteurs nationaux
D’autre part et conformément à la décision du Comité de Crédit, nous avons procédé par chronologie pour la sélection des dossiers. Nous venons, actuellement, de terminer l’instruction des dossiers déposés en 2003, 2004 et 2005. La particularité du FDED par rapport aux banques commerciales étant de miser sur la réalisation d’un projet avant de chercher à rentabiliser les fonds qui lui appartiennent. Toutefois, nous avons été énormément déçus par la qualité entrepreneuriale des dossiers. Pour les trois années, citées précédemment, à peine 7 % des clients ont pu accéder aux prêts. Cette faiblesse de la satisfaction des demandes est dû à : une absence totale de qualités entrepreneuriales, une déficience dans la présentation du plan financier, une légèreté dans la constitution des dossiers, une demande ne répondant pas aux préoccupations du FDED comme les demandes d’ordre commercial.
Quelles sont les actions que vous envisagez d’entreprendre dans un proche avenir ?
Pour ce qui est des actions avenir, le chalenge est très important. Il y a quelques actions a réalisé dans l’immédiat. D’abord nous devons répondre aux demandes de crédit déposées entre 2006 et 2008. Nous avons des dossiers à traiter et essayer de finir de traiter les dossiers avant le 30 avril 2009. Il est prévu une mise en place d’un service ou d’un processus de formation et d’informations des entrepreneurs et/ou promoteurs des PME/PMI. Nous pensons, bien évidemment, mobiliser les autorités compétentes pour négocier le report du délai du droit de tirage de la ligne de crédit Koweitienne pour au moins un an de plus, car cette ligne de crédit expire le 30 juin 2009. Mais nous prévoyons, aussi, la recherche d’autres lignes de crédit auprès d’autres bailleurs de fonds. Nous envisageons, également, de mettre en place d’autres produits financiers à destination d’une clientèle particulière, comme les jeunes diplômés. Cependant, nous ne pouvons pas mener seul ce combat nous envisageons d’associer à notre cause, un ensemble de partenaire comme l’ADDS, l’ANPI et l’Université de Djibouti pour réfléchir ensemble et offrir aux jeunes diplômés une possibilité de financement de projet de création d’entreprise. C’est un projet fort cher à Son Excellence le Président de la République M. Ismaïl Omar Guelleh. Cette action, aussi difficile qu’elle puisse paraître, elle est néanmoins possible, si la mobilisation des différents acteurs est importante et solidaire.