J’ai le plaisir d’être parmi vous en ce moment qui marque l’opérationnalité concrète du Fonds de Développement Economique de Djibouti à travers la remise des premiers prêts du FDED et la signature de la convention de financement du Crédit Jeune.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la consolidation de la chaîne d’intermédiation financière où les jeunes entrepreneurs ne seront plus des laissés pour compte car jusqu’à là seuls les grands chefs d’entreprises disposaient d’une palette de crédits commerciaux couverts par sept banques de la place.
La micro finance, depuis quelques années, s’est imposée dans le paysage du système financier avec l’octroi de 7000 crédits au total à des personnes vulnérables du secteur informel. Le moment est venu de combler ce chaînon manquant en redynamisant le FDED qui va désormais couvrir le secteur de la micro finance qui concerne plus particulièrement les PME et PMI.
Djibouti a tout d’abord connu les micros crédits solidaires couverts actuellement par l’ADDS et qui consistent à octroyer à des groupements de femmes de petits prêts avec une garantie de remboursement basée simplement sur la confiance du groupe et leur solidarité en cas de défaut de remboursement de l’une d’entre elles. Ce système est celui de la Grameen Bank crée au Bangladesh par M Muhammed Yunus en 1983.
Ensuite, nous avons inauguré le projet de développement de la micro finance et de la micro entreprise(PDMM) d’inspiration coopérative qui consiste à mettre en place un système où les micros entreprises sont à la fois épargnants et emprunteurs. Sa volonté est de vouloir construire des institutions à partir de leurs bénéficiaires. Celle-ci est encadrée par l’expertise des Caisses Canadiennes du Groupe Développement International Desjardins.
Et aujourd’hui encore le Fonds de Développement Economique de Djibouti vient compléter la diversification des produits financiers indispensables au développement économique du pays. En effet, il s’agit de financement d’investisseurs privés des PME, acteurs principaux du développement et de la création des richesses dans une économie mondialisée.
Nous devons encourager davantage toutes ses institutions, la Caisse Populaire d’Epargne et de Crédits, la Caisse Nationale d’Epargne et de Crédits et le Fonds de Développement Economique de Djibouti à atteindre l’objectif commun qui leur a été fixé et qui est celui de contribuer à l’atténuation de la pauvreté à Djibouti, voire même à son éradication à travers la micro finance. Elles doivent répondre à la demande expresse des populations les plus vulnérables, celles exclues depuis longtemps du système bancaire classique.
Toutes ces formes d’institutions sont les chevilles ouvrières de la politique de lutte contre la pauvreté menée par le gouvernement et inspirée par le Président de la République à travers l’Initiative Nationale de Développement Social.
C’est cette vision commune du combat que je salue fortement, qui a fait naître l’idée de créer une convention inter institutionnelle entre le Fonds de Développement Economique de Djibouti et l’Agence Djiboutienne de Développement Social qui va formaliser la signature d’une convention de financement en accordant un don de 60 millions de nos francs pour impulser le projet du » Crédit Jeune « .
Le Fonds de Développement Economique de Djibouti a comme créneau principal d’encourager les jeunes diplômés, surtout ceux issus de la nouvelle Université de Djibouti et des centres de formations techniques et professionnels à se tourner vers l’entreprenariat et d’éviter ainsi les sévices du chômage.
Le FDED doit pouvoir pérenniser ces actions et l’octroi de ces prêts en œuvrant davantage dans l’analyse et la viabilité des projets soumis, la prudence et l’encadrement des jeunes. Ces derniers, une fois le prêt accordé, ne doivent pas se retrouver seuls au pied du mur car le monde des affaires et surtout pendant les premières années des créations des PME est difficile à surmonter.
Il faut non seulement développer chez les jeunes l’esprit entrepreneurial mais aussi renforcer leurs capacités techniques via des programmes et/ou des modules de formation.
Il ne suffit pas seulement de distribuer des crédits, l’essentiel réside dans l’accompagnement. Je vous exhorte donc à accorder plus d’attention au conseil et à l’encadrement car tout écart ou défaillance de votre part serait un échec et la fin d’un espoir pour les jeunes de demain.
Pour conclure, je m’adresserai aux quatre jeunes ici présents afin de les féliciter et de leur dire que vous serez capables de réussir et de pérenniser votre entreprise à la seule condition d’y croire et d’y travailler sans relâche car l’histoire nous apprend que les personnes qui réussissent dans le monde du travail sont certes des êtres humains ordinaires mais dotées d’une détermination et d’une constance professionnelle sans faille.
La période où tout jeune pouvait prétendre à un poste à la fonction publique est maintenant révolue car ce secteur n’est pas créateur de richesses, seul l’entreprenariat du secteur privé saurait soutenir la croissance et créer des emplois permanents.
Ainsi, vous avez la lourde responsabilité de relever ce défi car c’est par l’exemple que vous allez démontrer la justesse de votre choix.