Des moyens à la mesure des enjeux
L’Office de la voirie de Djibouti-ville (OVD) avait mis hier les petits plats dans les grands lors de l’inauguration des travaux de réhabilitation et d’extension de son parc au matériel roulant et de ses ateliers de maintenance technique, sis au Quartier 7.
Placé sous le haut patronage du Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed, l’événement a regroupé au sein de la deuxième base technique plusieurs personnalités publiques et un bon nombre d’anonymes.
Diverses leçons sont à tirer des interventions faites du haut de la tribune par l’ambassadeur de France à Djibouti, Christophe Guilhou, le ministre de l’Intérieur, Moumin Ahmed Cheikh, et le Premier ministre, Abdoulkader Kamil Mohamed.
Primo, l’intensification de la lutte contre la prolifération des dépotoirs sauvages d’ordures ménagères est désormais le cheval de bataille de l’OVD auquel vont prêter main forte la mairie, la préfecture, et le ministère de tutelle. Une course contre la montre est donc engagée dans cette optique. Elle nécessite une pleine mobilisation de tous les acteurs concernés quant au traitement des déchets solides.
Justement, la cérémonie d’hier à la Base 2 de l’OVD a été l’occasion pour ses responsables et leurs partenaires au développement d’avoir avec les précollecteurs présents sur place des échanges constructifs autour des enjeux de la gestion des déchets solides à Djibouti-ville et à Balbala.
Le détail n’est pas anodin. Car les précollecteurs sont devenus des maillons incontournables de cette filière. Et ce, faut-il préciser, depuis le lieu de production des déchets jusqu’au lieu de prise en charge par le service de collecte.
C’est dire l’intérêt crucial de ce projet, financé par l’Agence française de développement (AFD) pour un montant de 6 millions d’Euros, soit l’équivalent de 1,200 milliard de Francs Djibouti. A noter que le projet a bénéficié du soutien logistique des Forces Françaises stationnées à Djibouti. Son aboutissement devrait renforcer les capacités de collecte de l’OVD tant à Djibouti-ville qu’à Balbala. D’ailleurs, les connaisseurs tablent sur 300 tonnes de déchets collectées par jour grâce au maillage de points de regroupements qui est mis en place
Autres statistiques rassurantes : le taux de collecte des ordures ménagères atteint 90% dans la partie est de Djibouti-ville. En revanche, la commune de Balbala enregistre un taux de collecte de déchets de 50%.
Ce dernier chiffre a de quoi interpeller les administrés, les acteurs du tissu associatif, et les élus locaux de Balbala. Les uns et les autres seraient bien inspirés d’adopter un changement de comportements dans le traitement des déchets solides. Pour cause, ils sont les premiers concernés par l’amélioration de la qualité de leur cadre de vie. Leurs enfants et eux-mêmes en sont aussi les premiers bénéficiaires.
La généralisation de cette démarche passe par la structuration des acteurs informels (association des précollecteurs) et l’information des ménages dans les quartiers de Balbala. Il s’agit de mettre par ce biais un accent particulier sur les enjeux du tri des déchets les plus polluants.
Les précollecteurs devraient en tirer une amélioration de leurs conditions de travail, et donc un rehaussement du niveau de leurs performances et de leurs revenus. A terme, 1000 emplois pourraient être créés dans l’ensemble de la filière, jusqu’à 100 emplois pour les seuls précollecteurs.
Ces actions de structuration préfigurent d’une pérennisation du mécanisme pour une transformation durable des méthodes de collecte. C’est tout le sens de ce projet piloté par l’ADDS, et des investissements réalisés au bénéfice de l’OVD et des précollecteurs.
Lancé en 2012, ce programme a permis de contribuer au cofinancement en 2014 aux côtés de l’Union européenne, de la construction du nouveau Centre d’Enfouissement Technique (CET) de Douda, d’une capacité totale de 400.000 mètres cube de déchets.