On l’avait annoncé. C’est chose faite maintenant. Une caisse populaire d’épargne et de crédit est opérationnelle à Tadjourah depuis seize jours. L’ouverture des portes de la première coopérative de crédits en service dans les régions de l’intérieur découle de la tenue de son assemblée générale constitutive qui remonte au mardi 14 avril dernier.
L’événement, qui avait réuni plus d’une centaine (145) de membres fondateurs au complexe sportif de la ville blanche, était passé inaperçu. Celui-ci vient matérialiser l’ambition de l’ADDS qui entend mettre en place un réseau de caisses populaires d’épargne et de crédits sur l’ensemble du territoire national.
En effet, l’agence djiboutienne prévoit de créer une caisse populaire dans chaque région de l’intérieur. Il s’agit pour ses responsables d’offrir par ce biais des produits et services financiers de proximité, susceptibles de répondre aux attentes des populations vulnérables qui n’ont guère accès aux crédits des banques commerciales classiques. L’objectif est conforme à l’esprit de l’INDS. Celui-ci reflète la volonté manifeste du gouvernement de promouvoir la micro finance.
D’ailleurs, les autorités politiques ont adopté une stratégie nationale de développement et un nouveau cadre légal et réglementaire qui sont spécifiques au secteur. La mise en service de la caisse populaire d’épargne et de crédits de Tadjourah n’est que la continuité des précédentes réalisations de ce projet d’envergure.
Brève rencontre avec…Kadar Ismaïl Guelleh – Directeur Général de l’ADDS
Pourquoi trois nouveaux CDC pour la capitale ?
L’ADDS a pour mission principale de lutter contre la pauvreté. Autrement dit, nous nous devons d’atténuer les inégalités sociales et d’éviter toute marginalisation des personnes vulnérables notamment les jeunes et les femmes. A cet égard l’ADDS développe actuellement une approche novatrice et systématique en matière de développement communautaire. Elle tend à équiper chaque quartier d’un Centre de Développement Communautaire (CDC). C’est dans ce cadre que des cérémonies de lancement des travaux de construction de trois nouveaux CDC (Balbala, Q3 et Q4) ont eu lieu Lundi 27 Avril en présence de plusieurs membres du gouvernement. Les chantiers devront aboutir au terme du mois d’octobre prochain. Maison des jeunes hier, centre de développement communautaire aujourd’hui les CDC jouent un rôle catalyseur dans la vie associative des quartiers populaires. J’ajoute que les CDC constituent les principaux lieux d’animation communautaire et culturelle dans les quartiers pauvres. Ceux-ci sont gérés par des comités de gestion, composés de plusieurs représentants du voisinage du quartier et d’un représentant du ministère de la jeunesse et des sports.
Quels sont les apports de l’ADDS dans ce domaine ?
Outre que les constructions de trois CDC qui s’élèvent à un montant global de 128 064 160 FDJ, l’ADDS interviendra directement dans l’appui logistique et l’assistance technique par le biais de dotations en équipements informatique (photocopieur, unité centrale….), électroménager (télévision, magnétoscope,….), de loisirs (table de tennis, jeu d’échec…), Pour l’artisanat (machine à coudre..), mobilier ( bureau en bois, table de lecture, étagère à plusieurs étages destiné à la bibliothèque,…). Et enfin, un éclairage solaire est prévu pour l’aire de jeux, le montant total de ces équipement sont de 12 600 000 FDJ.
Et les activités qui seront menées dans les trois nouveaux CDC ?
Comme vous le constatez bien ces trois CDC en plus de la grande importance que l’ADDS accorde aux études et activités de loisirs pour réduire le stress des enfants et des jeunes et rétablir ainsi leur équilibre psychique, les femmes disposeront au sein de ces CDC une salle de la communauté féminine ou les femmes vont acquérir un savoir faire en broderie, artisanat, couture, cuisine…., les bénéficiaires partent avec un diplôme et une expérience acquise au terme des formations professionnelles qui donnent de nouvelles perspectives à leur vie quotidienne.
Quelles sont les perspectives pour la jeunesse de Balbala ?
L’ADDS veut rendre la jeunesse de Djibouti financièrement autonome grâce aux offres de formations bien ciblées dans les différents corps de métiers et activités génératrices de revenus que nous nous efforçons de promouvoir sur le terrain.
La parole à …Hawa Djama Idleh -Directrice de la Micro Finance à l’ADDS
La tenue de l’assemblée générale constitutive représente l’acte fondateur d’une caisse populaire d’épargne et de crédits. On se doit de la réussir. Les autres responsables et moi-même avons expliqué le processus de création d’une CPEC aux membres fondateurs au nombre de 145 de celle de Tadjourah qui est opérationnelle depuis plus deux semaines.
Nous avons saisi l’occasion pour aborder le contexte, les activités et les objectifs de la micro finance devant le public présent dans les murs du complexe sportif de Tadjourah. Coopérative d’épargne et de crédits, chaque caisse populaire appartient à ses membres. Cette communauté d’intérêt vise donc les mêmes priorités.
D’où le caractère primordial que revêt l’élection des membres qui vont respectivement siéger au sein du conseil d’administration, du comité des crédits et du conseil de surveillance de chacune des caisses populaires d’épargne et de crédits. Nous avons, par conséquent, insisté sur les procédures électorales en vigueur dans ce domaine face aux membres fondateurs de la CPEC de Tadjourah. Ceux-ci ont bien intégré les principes de légitimité, bonne gouvernance et transparence qui régissent le fonctionnement de leur institution de micro finance.
Les unes et les autres ont donc voté en leur âme et conscience. L’issue de l’assemblée générale constitutive a débouché sur la mise en place des trois organes de la CPEC de Tadjourah qui sont respectivement composés de sept, cinq et trois membres. Enfin, les femmes sont assez bien représentées au sein du conseil d’administration, du comité de crédits et du conseil de surveillance de la caisse populaire de la ville blanche.