Cinq mois après le démarrage effectif de ses activités, la caisse populaire d’épargne et de crédit a mobilisé un volume d’épargne de 22.696.745 FDJ. Elle a aussi débloqué des prêts, d’un montant total de 146.180.000 de nos francs, avec la ligne de financement de 150.000.000 FDJ que l’ADDS lui a accordée.
Certes, le précédent programme national de micros crédits s’est couronné de succès. Mais les prêts aux montants peu conséquents de l’ex fonds social de développement (FSD) ne correspondaient plus aux nouveaux besoins en la matière d’anciennes bénéficiaires qui ont pu développer des activités génératrices de revenus. Le motif constitue, d’ailleurs, la raison d’être de la caisse populaire d’épargne et de crédit.
La mise en place de l’institution de micro finance coïncide avec la tenue de son assemblée générale constitutive qui remonte au 16 septembre de l’année écoulée. Domiciliée au siège de l’UNFD, celle-ci a réellement démarré ses activités de collecte d’épargne et d’octroi de crédits vers la mi-janvier 2009 avec la ligne de financement de 150.000.000 FDJ que l’ADDS lui a accordée.
Au terme de cinq derniers mois, les résultats de la coopérative de crédit dépassent les prévisions initiales. La caisse populaire compte 2812 membres dont 638 sont des particuliers. Les 2714 restants sont des groupes solidaires. Elle a drainé un volume d’épargne de 22.696.745 de nos francs. Elle a aussi octroyé des crédits, d’un montant cumulé de 146.180.000FDJ, aux membres demandeurs qui ont rempli ses conditions d’éligibilité. Elle affiche un taux de remboursement de ses prêts de l’ordre de 98%.
Des débuts aussi encourageants en disent long sur l’optimisme du directeur général de l’ADDS, Kadar Ismaël Guelleh, qui estime possible l’objectif de 5000 clients que les responsables de la caisse populaire doivent atteindre pour l’exercice en cours.
L’ADDS est la CPEC ambitionnent de réaliser un plan d’action aux multiples volets pour les deux années à venir. Il s’agit pour les responsables respectifs de consolider et intensifier l’octroi des crédits solidaires et individuels, créer des points de service de la CPEC à Balbala, au PK12 et dans la Commune de Boulaos, développer de nouveaux produits comme les crédits à l’équipement et à l’habitat populaire, le crédit rural et le crédit à l’assurance maladie.
L’agence djiboutienne de développement sociale compte récidiver l’exemple de Tadjourah où elle a déjà ouvert une caisse populaire. Les centres urbains des autres régions de l’intérieur devraient prochainement abriter des coopératives d’épargne et de crédit.
Elle vise par ce biais à favoriser l’émergence d’un esprit d’entreprenariat chez les populations cibles auxquelles elle va fournir non seulement des services financiers mais aussi apporter appui et conseil aux micros entreprises locales pour mieux les accompagner dans leur croissance. Ce sont là les défis immédiats que les responsables de l’ADDS et les gérants des caisses populaires doivent relever.
Inauguration officielle de la CPEC – La parole à… Saada Abdi Moussa, Présidente du conseil d’administration de la CPEC
La CPEC est une institution de micro finance qui s’inscrit dans la politique de lutte contre la pauvreté initié par le Président de la République, M Ismaïl Omar Guelleh, dans le cadre de l’INDS. En ce sens elle a vu le jour, le 16 septembre 2008 au cours d’une assemblée constitutive, par la volonté d’environ 800 femmes fondatrices, issues du milieu associatif et dont la quasi-totalité avait déjà une expérience en matière de gestion de micro crédit.
La CPEC est dirigée un conseil d’administration, un comité de crédit et un conseil de surveillance qui sont respectivement composés de neuf, sept et cinq membres. Les membres des trois organes ont été élus par l’assemblée Générale fondatrice de la CPEC. Le système de micro crédit ayant démontré ses faiblesses et ses limites, la réponse qui s’est imposée et paraissant la plus adéquate dans la lutte contre la pauvreté a été le passage du micro crédit à la micro finance et donc la nécessité de la mise en place d’un système institutionnalisé et évidemment plus fiable.
Le CPEC propose toujours des crédits solidaires mais aussi des crédits individuels tout en développant la culture de l’épargne qui est en vérité son premier objectif.
Contrairement aux idées reçues, le pauvre a lui aussi besoin d’épargne autant que le riche et peut-être même plus, d’une part pour sécuriser le peu qu’il possède mais aussi et surtout pour faire face à des dépenses non prévues. La nouvelle politique de bancarisation adoptée par le gouvernement va permettre aux salariés touchant un revenu inférieur ou égal à 40 000FDJ pour d’avoir un compte à la CPEC.
Quant à l’ADDS, elle a apporté tout l’appui nécessaire aussi bien technique que financier pour la mise en place de cette institution, elle a donc un droit de regard jusqu’à sa totale autonomisation. Comme l’a si bien souligné la Première Dame de Djibouti, Mme Kadra Mahamoud Haid, » quand la femme est active, la pauvreté est passive « , nous avons certes mis le poids sur l’autonomisation de la femme qui est dès qu’on lui donne l’occasion d’améliorer ses sources revenus, améliore à son tour les conditions de vie de sa famille.
Si le micro crédit a été un succès, c’est que les bénéficiaires ont toutes développé des activités génératrices de revenu rentables et elles ont toutes été honnêtes et rigoureuses dans la gestion de leurs affaires et surtout du respect de l’échéancier de remboursement.
Aujourd’hui, il faut souligner que les femmes ne sont pas les seules bénéficiaires de la CPEC, les hommes sont également clients. Quant aux données quantitatives de la CPEC, 5 mois après de démarrage de ses activités, elle a débloqué des crédits d’un montant de 146 180 000FD et affiche un taux de remboursements de l’ordre 98%.
Ceci témoigne combien le besoin en crédit de la population du milieu défavorisé est fort. Cela montre également l’intérêt qu’elle porte à ce type de projet sans oublier la politique de prospection et de fidélisation des clients que doit mettre en place la CPEC.
Actuellement, la CPEC compte parmi ses clients la population de Djibouti ville et Balbala, compte tenu de la demande croissante des habitants de Balbala, nous nous attelons à l’ouverture d’une antenne dans cette commune pour nous rapprocher encore plus de nos clients, sachant que les régions de l’intérieur ne sont pas du reste puisque pas plus que le mois dernier l’ADDS a procédé au lancement de la CPEC de Tadjourah et affiche au programme, l’ouverture de celle d’Ali- Sabieh dans les prochains jours, les districts d’Arta, d’Obock et de Dikhil vont suivre évidemment. La CPEC a également mis en place une politique de partenariat avec les banques de la place et autres institutions pour jouer pleinement notre rôle d’institution de micro finance.
Je voudrais ajouter avant de conclure que le plus grand souhait des dirigeants de la CPEC est de faire de cette caisse une institution pérenne pour vaincre la pauvreté dans notre pays et la hisser au niveau des institutions internationales comme la Gramen Bank qui se sont toutes dévouées à un meilleur bien être des plus démunies, avec l’aide du tout puissant.
Inauguration officielle de la CPEC – Le point avec… Justin Murara, Représentant de la B.A.D
En participant à cette cérémonie, la Banque Africaine de Développement (BAD) veut saluer les efforts inlassables du Gouvernement pour lutter contre la pauvreté en facilitant l’accès des populations aux micros crédits de proximité. L’intervention de la Banque qui s’inscrit dans le programme de lutte contre la pauvreté urbaine cherche à consolider les résultats acquis depuis 1996 dans le cadre de du Fonds Social de développement en vue de promouvoir la micro finance et le développement de l’entreprenariat féminin dans le pays.
Au cours de ce programme qui va durer 5 ans, la Banque Africaine de Développement vient appuyer les services nationaux chargés de la régulation, du contrôle et de la supervision au sein de la Banque Centrale de Djibouti. Cette intervention cherche également à renforcer les capacités des membres, agents et dirigeants des caisses dans leurs rôles de gestion et le contrôle recherché est de favoriser l’éclosion et la professionnalisation des structures pérennes et efficaces susceptibles de répondre efficacement à la forte demande du crédit en milieu urbain et péri urbain.
Le lancement officiel de cette caisse de Djibouti constitue donc la première étape d’un voyage qui se poursuivra dans les cinq autres régions du pays et qui verra les anciennes institutions et associations de micro finance se transformer en des structures autonomes. En une seconde étape, l’appui devra accompagner les différentes caisses à se constituer en un réseau efficace et opérationnel des caisses d’épargne et de crédit dans le pays.
Les leçons tirées de la mise en œuvre du projet Fonds Social de Développement ont montré que les membres des caisses, les cadres et agents disposent d’un savoir-faire avéré, d’une abnégation totale et d’un engagement sans faille pour utiliser convenablement les fonds obtenus et rembourser correctement les prêts obtenus auprès de ces membres.
Ces principes indéniables devraient guider les organes de cette caisse pour que les fonds mobilisés puissent servir le plus grand nombre de bénéficiaires. Parce que dans la période actuelle de crise financière, la micro finance constitue une alternative de taille pour permettre aux démunis d’accéder au crédit.
Je profite de l’occasion pour remercier l’ensemble des membres de la CPEC, les agents et cadres des IMF. Je ne saurai terminer ce mot sans féliciter encore une fois, les membres de cette caisse et leurs dirigeants pour le dynamisme et l’engouement montré dans la création de cette caisse. Une mention spéciale aux responsables de la direction générale de l’ADDS et du département de la micro finance pour le travail qu’ils ont accompli depuis janvier 2009 dans l’animation, l’organisation et la structuration de caisses.
Permettez-moi, pour conclure, de saluer les efforts et les progrès louables accomplis par le gouvernement djiboutien au cours de ces dernières années, dans les domaines politique, économique et social. Je voudrais vous assurer de la volonté du Groupe de la Banque Africaine de Développement de continuer à accompagner les efforts de développement en vue d’améliorer les conditions de vie du peuple djiboutien.