Apres avoir connu pendant les deux dernières décennies une crise profonde (guerres régionales, conflits armés, sécheresse, afflux de réfugiés) traduite par une dégradation de sa situation financière, de sa compétitivité et de ses infrastructures économiques et sociales engendrant une détérioration des conditions de vie de la population, l’économie Djiboutienne a enregistré ces dernières années une nette croissance. Mais il apparaît que cette croissance n’a pas touché les couches sociales pauvres et surtout très pauvres, localisées en grande majorité dans le District de Djibouti et en milieu rural à l’intérieur du pays. Face à cette situation de pauvreté, le gouvernement avait mis en place toute une politique, des programmes et une batterie de mesures qui avaient pour objectif de réduire la pauvreté et ce (i) en améliorant les conditions de vie des populations à travers l’accès des plus démunis aux services sociaux de base, (ii) en appuyant la politique de décentralisation et (iii) en renforçant les institutions opérants dans le domaine de la lutte contre la pauvreté.

En mai 2004, le gouvernement a adopté une stratégie à long terme pour combattre la pauvreté par la promulgation de la « Loi d’Orientation Economique et Sociale pour la période 2001-2010 » et l’élaboration du « Cadre stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) ». Le DSRP était parti du constat que Djibouti ne disposant pas de ressources naturelles facilement exploitables ni d’un secteur rural important, les perspectives de croissance économique devaient venir d’un paradigme économique conciliant les injonctions des institutions de Bretton Woods, la compétitivité de l’économie et l’accélération de la croissance macro-économique. La mise en oeuvre du DSRP a permis d’atteindre certains objectifs ayant contribué relativement à l’atténuation de la pauvreté dans le pays.

Malgré les nombreux obstacles rencontrés dans le cadre de la mise en oeuvre du DRSP, (crises financières, lourd fardeau de la dette, guerre civile etc.) la République de Djibouti s’est engagée résolument à éradiquer et vaincre la pauvreté humaine. Le Chef de l’Etat a ainsi décidé de faire de cet objectif la priorité de l’action gouvernementale et a mis en place, en janvier 2007, une nouvelle « Initiative Nationale de Développement Social- INDS »,projet de société démocratique et moderne, un chantier de mandature ouvert en permanence.

Cette nouvelle “INDS” (élaborée après un large processus de consultation au niveau national, régional, sectoriel et entre toutes les composantes de la nation) incarne les « valeurs de tolérance, de solidarité et consacre les préceptes religieux comme fondement à ses engagements. Elle dresse en outre un constat sans complaisance qui met en évidence que des larges franges de la population Djiboutienne vivent dans des conditions difficiles de pauvreté et de marginalisation, incompatibles avec les conditions d’une vie digne et décente, et que les actions de court terme menées pour apporter une solution à cette situation n’ont pas abouties aux attentes souhaitées d’autant plus que la répartition inégale de la croissance économique a bénéficié à une catégorie de la population en laissant une autre dans une situation de misère sociale.

L’INDS devra donc envisager la solution aux problèmes sociaux à travers des politiques publiques intégrées, qui s’inscrivent dans le cadre d’un projet global et cohérent où les dimensions politique, sociale, économique, éducative, culturelle et écologique doivent se conjuguer et se compléter. Ellei impliquera pleinement l’ensemble des acteurs (Administration, Elus, Société civile, Secteur privé, Bailleurs de fonds, etc.)

Quatre axes prioritaires sont définis dans l’INDS, à savoir :
i/ la promotion de l’accès aux services sociaux de base,
ii/ la restructuration de l’appareil productif national, pour créer l’emploi nécessaire et suffisant pour éradiquer la pauvreté et réduire le chômage,
iii/ l’assistance aux personnes en grande vulnérabilité ou aux besoins spécifiques.
iv/ la bonne Gouvernance

Le financement de l’Initiative devra être effectué selon un mécanisme financier spécifique, sans augmentation des impôts ou des charges fiscales, qui soit apte à garantir la viabilité des ressources avec un assouplissement efficient des procédures de mise en oeuvre.

Enfin, la réalisation des objectifs de l’INDS nécessitera par conséquent, en plus des moyens généraux qui seront prévus pour réduire la pauvreté, (i) le développement de programmes de protection sociale spécifiques pour atténuer la fracture sociale, (ii) la mise en oeuvre d’importants moyens financiers et matériels nouveaux, (iii) la mise en place d’une structure favorisant l’insertion professionnelle des jeunes dans le monde du travail.