Autrefois appelé la » Fortune des pauvres », la micro finance est aujourd’hui un secteur prometteur qui présente selon les spécialistes, des opportunités intéressantes de développement pour une pleine contribution à la dynamique de croissance de notre pays. Le constat est pertinent. Il émanait hier de la secrétaire d’Etat à la Solidarité Nationale, Zahra Youssouf Kayad, qui a livré hier au public en face d’elle une vision globale sur le caractère mutualiste, le fonctionnement des institutions de micro finance qui sont en phase avec nos valeurs de solidarité et d’entraide. Quand elles ne libèrent pas le potentiel de l’initiative privée de leurs clientèles djiboutiennes.
« La micro finance est en plein essor à Djibouti »
L’Agence djiboutienne de Développement Social, l’ADDS, chargée de la promotion du secteur à travers sa jeune direction de la micro finance, dotée d’un personnel dynamique et professionnel, a su organiser en collaboration avec la Banque Centrale de Djibouti, les assemblées générales des CPEC de Djibouti, du Nord et du Sud dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la micro finance, une initiative louable du Chef de l’Etat. Permettez-moi de faire un bref rappel historique de la micro finance dans notre pays. Introduire à la fin des années 90, les microcrédits destinés aux femmes et a contribué fortement à l’inclusion financière de ces dernières.
En effet, sous l’impulsion du gouvernement, le Fonds Social de Développement avait permis, en son temps, de répondre de façon ponctuelle aux larges préoccupations de nos concitoyens, en particulier les femmes, pour le financement de leurs activités génératrices de revenus.
Cette expérience concluante, basée sur le concept originel de microcrédit de la Grammeen Bank de Muhammad Yunus, a laissé place à celui de la micro finance, qui est plus globale et qui permet aux populations, hommes et femmes, jeunes et personnes âgées, au-delà de bénéficier de simples crédits, de pouvoir constituer une épargne et d’avoir accès à d’autres services financiers dont ils étaient généralement exclus. De façon globale, la micro finance est considérée à travers le monde entier comme un outil incontournable de développement socio-économique.
La République de Djibouti, s’inscrivant largement dans ce sillage et à travers l’Initiative Nationale de Développement Social, a retenu la micro finance comme un des principaux outils de réduction de la pauvreté dans notre pays. Depuis l’année 2008, à l’initiative du Président de la République, les premières caisses populaires d’épargne et de crédit furent promues à travers tout le pays.
La Vision qui avait guidé le chef de l’Etat dans cette initiative était essentiellement de mettre à la disposition de nos concitoyens un levier efficace pour soutenir financièrement leurs projets d’activités génératrices de revenus et renforcer ainsi leur autonomisation économique. Ainsi, une Stratégie nationale de la micro finance, élaborée en 2012, la permis d’accroitre l’inclusion financière des populations les plus vulnérables.
Le gouvernement s’est engagé sans faille à appuyer sur financements propres la mise en œuvre de cette stratégie à travers un accompagnement des CPEC dans leur processus de développement. Aujourd’hui, le secteur de la micro finance est en plein essor à Djibouti avec trois coopératives financières, une à Djibouti, avec quatre points de services à Balbala, Eingueila, Damerjog et Arta, mais aussi une caisse au Sud, à Ali Sabieh et Dikhil et enfin une caisse au Nord à Tadjourah et Obock.
Ces caisses ont été mises en place avec le concours de l’Etat et l’assistance technique et financière des partenaires au développement, tels que le PNUD, La BAD, le FIDA et la BID. Ces Caisses de Djibouti, du Nord et du Sud, ont une vocation d’utilité générale car contribuant activement à la création de richesses, d’emplois et de croissance dans tout le pays, à travers le financement des activités économiques de la population non desservie par le système bancaire classique.
Ces Caisses ont su trouver leurs places dans la sphère financière Djiboutienne, en offrant une gamme de produits et services financiers à ses membres tels que le microcrédit individuel et solidaire, les crédits islamiques, les crédits d’équipements et de transport, à savoir les motos taxis, les crédits agricoles pour booster la culture maraichère, les intrants de pêche tels que les moteurs, les barques et les filets etc.
A ce jour, l’ensemble des CPEC enregistrent des résultats probants avec plus de 23 mille membres et plus d’un milliard trois cent millions de nos francs comme volume de crédits octroyés, aux membres de ces coopératives financières.
Derrière ce chiffre, il ya des hommes et des femmes qui quelque soit leur lieu de résidence sur le territoire national ont su trouver dans ces institutions financières des moyens de monter un petit commerce ; diversifier une affaire d’importation de marchandises, acheter du matériel pour augmenter les capacités productives des coopératives agricoles.
Autrefois appelé la « Fortune des pauvres », la micro finance est aujourd’hui un secteur prometteur qui présente selon les spécialistes, des opportunités intéressantes de développement pour une pleine contribution à la dynamique de croissance de notre pays. Depuis le lancement de la première Caisse en 2010 par Son Excellence Madame la Première Dame et Présidente de l’UNFD, Mme Kadra Mahamoud Haid, les services financiers prodigués par les institutions de micro finance n’ont cessé d’évoluer de façon exponentielle. Sachez que le caractère mutualiste de vos institutions coopératives n’est pas le choix d’un hasard, il caractérise notre culture, nos valeurs de solidarité et nos traditions Djiboutiennes, conjuguées au sens éveillé du commerce dont vous faites preuve. Je vous invite donc à participer massivement à la gouvernance de ces institutions financières.
Avant de conclure, je souhaite vivement remercier la Banque centrale de Djibouti pour l’expertise dont elle a fait preuve durant la période de l’administration provisoire et pour le rôle majeur qu’elle joue dans la régulation et la supervision des institutions de micro finance. Je profite également de l’occasion pour féliciter les chefs de centres qui sont pour la grande majorité des femmes pour leur travail ardu, bénévole effectué dans les quartiers, dans les régions afin de promouvoir la micro finance et de sensibiliser sur les bonnes pratiques de remboursement des crédits. J’encourage enfin nos concitoyens à profiter pleinement des services qu’offrent les institutions de micro finance pour soutenir leurs projets de demain.