La semaine nationale de Solidarité bat son plein. Dans l’après-midi de dimanche dernier, le Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale en collaboration avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche a organisé à l’université de Djibouti une conférence atelier sur la protection sociale et les programmes sociaux en faveur des étudiants. Une rencontre organisée dans le cadre des dimanches de l’université et qui a permis au public présent composé majoritairement d’étudiants de bien comprendre les tenants et aboutissants du système de protection sociale en vigueur dans notre pays.
Depuis quelques années, le Secrétariat d’Etat à la Solidarité Nationale sous la houlette de Mme Zahra Youssouf Kayad est sur tous les fronts pour combattre la pauvreté sous toutes ses formes et voler au secours des populations les plus démunis et les plus vulnérables pour les extirper des affres de la pauvreté.
La résilience des populations face aux difficultés de la vie et une des missions de ce département qui ne lésinent pas sur les moyens pour venir à bout de ce phénomène.
Mise en place de microcrédits, travaux à haute intensité de main d’œuvre, autonomisation des populations, le SESN a une panoplie de programmes visant à juguler la pauvreté dans notre pays.
La protection sociale est au centre de tous ces dispositifs. Elle constitue un maillon clé de la chaine de solidarité nationale dont les efforts sont tournés vers la réduction de la vulnérabilité économique, sociale, alimentaire, nutritionnelle et l’atténuation d’autres chocs et stress.
A l’occasion de la semaine nationale de solidarité, le SESN marque un temps d’arrêt pour faire le point sur les activités réalisées tout au long de l’année. Cette rencontre à l’université s’inscrivait dans ce cadre.
Dans son mot d’introduction à cette Conférence Dr Hibo Moumin Assoweh, Directrice de la vie étudiante à l’université de Djibouti a indiqué que dans un monde où les difficultés économiques sont de plus en plus saillantes, l’Islam a su apporter deux remèdes, deux stratégies gagnantes, parce qu’elles prennent en considération l’aspect sociale et humanitaire : il s’agit de la solidarité sociale et de la finance islamique.
Notre culture pastorale, a-t-elle dit, fait foi aussi de ces deux grandes vertus que l’occident aussi bien que l’orient adoptent aujourd’hui pour échapper aux crises économiques et la pauvreté.
Et la solidarité la plus efficiente est celle qui rapproche et crée le partage entre les citoyens, culturellement, historiquement proche (…).
La responsable a par ailleurs rappelé qu’en étroite collaboration avec le Secrétariat d’Etat à la solidarité nationale, le MENSUR a très vite ciblé l’étudiant comme bénéficiaire essentiel du programme de la protection sociale parce que la jeunesse, véritable atout du développement du pays, est aussi par définition le tremplin de la solidarité : en lui apportant aide et appui, on le propulse dans la réussite, l’intégration professionnelle et on ensuite à son tour il apportera son aide aux autres et plus particulièrement aux siens.
Depuis trois ans, l’université de Djibouti en collaboration avec le SESN met en œuvre un programme d’assistance sociale aux étudiants pauvres et vulnérables et ceux handicapés qui bénéficient d’un appui financier.
Elle a conclu son intervention en indiquant que les résultats sont aujourd’hui probants et cette stratégie dotée de trois paramètres ( le ciblage, la proximité et le suivi-évaluation) a porté ces fruits puisque le dernier rapport montre qu’un grand pourcentage d’étudiants bénéficiant de ces aides ont réussi. Ils sont aujourd’hui quelque 414 étudiants qui bénéficient de ce programme et 600 dossiers sont en cours de traitement.
Ensuite, ce fut au tour du représentant adjoint de l’UNICEF à Djibouti de prendre la parole. Il a mis l’accent sur le partenariat entre son organisme et le SESN, un partenariat basé sur le « principe de la participation et du dialogue ».
Il a indiqué que l’université est un terrain favorable pour toute réflexion concernant le dialogue social et que les étudiants, futurs décideurs, devaient être associés aux discussions et aux échanges d’idées.
De son côté, la directrice de la solidarité nationale, Mme Amina Ahmed Warsama, a présenté le programme des filets sociaux mis à la disposition de la population et qui a pour objectifs de la protéger contre tous les aléas de la vie. Ils permettent de renforcer le capital humain par la formation, l’éducation et l’accès aux services sociaux de base.
Mais aussi une redistribution des richesses en réduisant les inégalités et en établissant des ponts entre l’Etat et le citoyen. Pour les personnes âgées, le programme de filets sociaux leur offre une assistance financière.
En général, le programme des filets sociaux permet selon les explications de Mme Warsama d’assurer l’efficacité et l’efficience des aides dans une perspective de stratégie de sortie de la pauvreté et la mise en place d’un bon dispositif de suivi-évaluation très efficace.
Quant à M. Abdallah de l’Unicef, il a présenté le système de protection sociale et la stratégie de l’UNICEF pour améliorer la situation des enfants dans notre pays en collaboration avec le Secrétariat d’Etat à la Solidarité nationale.
Celle-ci a débouché sur des réformes législatives et politiques visant à assurer l’équité et à éliminer les discriminations et la mise en place d’une protection sociale inclusive.
Elle s’est traduit aussi par la mise en place de programme de lutte contre le VIH/SIDA des adolescents et des femmes enceintes et des aides sociales et des services de soins.
Il a souligné que la mise en place d’in observatoire national de la pauvreté est une vraie nécessité et celui-ci permettrait de coordonner les politiques nationales dans ce sens.
La conférence s’est clôturée par des questions adressées aux différents intervenants et relatives au système de protections sociales et des débats très animés.
Kenedid Ibrahim