Intervenu par visioconférence, le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama défend la vision sociale de Djibouti lors du forum sur la solidarité et la cohésion sociale qui s’est tenu au 36e Sommet de la Commission du Développement Social des Nations Unies qui s’est tenu le mardi après-midi dernier à New York, au siège de l’ONU.
Dans une intervention marquante, le directeur général de l’ADDS, a mis en avant la situation socio-économique de Djibouti, les défis auxquels le pays fait face, et les initiatives mises en place pour renforcer l’inclusion sociale et lutter contre la pauvreté.
C’est un plaidoyer fort et structuré qu’a porté le Directeur Général de l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS), Mahdi Mohamed Djama, lors de sa participation par visioconférence au 36ᵉ Sommet de la Commission du Développement Social des Nations Unies. Cet événement de haut niveau, qui s’est tenu au siège de l’ONU à New York, avait pour thème la solidarité et la cohésion sociale en tant que piliers du développement durable.
Dans une intervention marquante, le directeur général de l’ADDS, a mis en avant la situation socio-économique de Djibouti, les défis auxquels le pays fait face, et les initiatives mises en place pour renforcer l’inclusion sociale et lutter contre la pauvreté. Son message s’inscrit pleinement dans la Vision Djibouti 2035, qui repose sur la promotion du capital humain, l’équité sociale et le développement économique durable.
Mahdi Mohamed Djama a d’abord replacé Djibouti dans son contexte géopolitique et socio-économique. Situé à la croisée de l’Afrique, de l’Asie et de l’Europe, Djibouti joue un rôle clé dans le commerce maritime international grâce à sa position stratégique sur la mer Rouge. Toutefois, cette situation géographique s’accompagne de défis de taille, tels qu’un chômage élevé, notamment chez les jeunes ; une urbanisation rapide et non maîtrisée liée à l’exode rural ; un accès insuffisant aux services sociaux de base, avec des disparités marquées entre les zones urbaines et rurales ; une vulnérabilité aux crises climatiques et géopolitiques, exacerbée par la guerre en Israël et les tensions en mer Rouge et notamment un taux de pauvreté encore préoccupant, malgré une croissance économique soutenue ces dernières années.
Pour répondre à ces défis, Djibouti s’appuie, selon le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama sur une stratégie ambitieuse : la Vision Djibouti 2035, qui met l’accent sur l’éducation, l’égalité des chances, la solidarité nationale et l’amélioration des infrastructures sociales de base.
L’ADDS : Un acteur clé dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale
Depuis sa création en 2008, l’Agence Djiboutienne de Développement Social (ADDS) est en première ligne pour mettre en œuvre les politiques de lutte contre la pauvreté et renforcer la cohésion sociale. Le directeur général de l’institution djiboutienne dédiée à la lutte contre la pauvreté Mahdi Mohamed Djama a mis en avant les quatre missions essentielles de l’agence. Il s’agit a-t-il précisé « Améliorer l’accès aux infrastructures et services sociaux de base, y compris l’électrification rurale et l’accès à l’eau potable, faciliter l’accès au financement et aux services de microfinance, afin de soutenir l’entrepreneuriat et l’autonomisation économique des populations vulnérables ; encourager les initiatives de développement communautaire, en impliquant les acteurs locaux; et renforcer les capacités des institutions et des acteurs du développement, pour une gouvernance plus efficace et inclusive».
Dans le cadre de cette mission, l’ADDS a mis en place selon lui « des filets sociaux, qui permettent d’accompagner les ménages vulnérables, les étudiants, les personnes en situation de handicap et les réfugiés présents sur le territoire djiboutien ». L’objectif étant d’assurer un minimum de protection sociale et d’améliorer les conditions de vie des populations les plus fragiles.
Interrogé par la suite, sur les stratégies à adopter pour promouvoir la solidarité et l’inclusion sociale, le directeur général de l’ADDS, Mahdi Mohamed Djama a insisté sur le rôle fondamental de la cohésion sociale pour préserver la paix et prévenir les tensions sociales. Face aux défis liés au chômage des jeunes Djibouti a mis en œuvre des nombreuses initiatives axées notamment dans le domaine du renforcement des politiques de protection sociale, avec la mise en place d’un registre social national, du développement des filets sociaux pour garantir un revenu minimum aux ménages les plus pauvres, des formations professionnelles en vue d’adapter des compétences aux besoins du marché du travail et d’un soutien à l’entrepreneuriat et aux PME, grâce à des dispositifs de financement et d’accompagnement des start-ups.
L’ADDS s’investit également dans l’autonomisation des réfugiés, en leur offrant des opportunités économiques et sociales. Cette approche inclusive vise à réduire les tensions entre communautés hôtes et populations déplacées.
Lors de son intervention, le directeur général de l’ADDS Mahdi Mohamed a également répondu à la question des stratégies à adopter en période de crises multiples, qu’elles soient économiques, climatiques ou sécuritaires. Djibouti, à travers sa Vision 2035, met l’accent sur la résilience économique et sociale en diversifiant son économie et en renforçant les mécanismes de solidarité nationale.
L’un des axes prioritaires est la transition écologique, avec des actions concrètes comme l’extension des énergies renouvelables, le développement du recyclage des déchets et la promotion de solutions alternatives pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles.
L’occasion a été également pour le directeur général de l’ADDS Mahdi Mohamed Djama d’appeler la communauté internationale à soutenir davantage les initiatives locales, notamment en intégrant les savoir-faire traditionnels dans les stratégies de résilience aux crises.
Répondant à une question concernant les bonnes pratiques pour promouvoir la solidarité, la participation et la transparence, afin de restaurer la confiance dans le gouvernement à Djibouti, le Directeur Général de l’ADDS a mis en avant les mécanismes d’entraide communautaire profondément ancrés dans nos traditions.
« À Djibouti, les communautés ont toujours partagé leurs ressources, pratiqués l’entraide et développés des systèmes de médiation pour la gestion des conflits. Le Xeer traditionnel en est un exemple concret, permettant de résoudre les différends de manière pacifique et efficace » a déclaré Mahdi Mohamed Djama qui également mis l’accent sur la nécessité d’un accompagnement et d’un renforcement de la solidarité par les organisations internationales notamment celles de l’ONU.
« Les bailleurs de fonds doivent également intégrer ces pratiques dans leurs stratégies d’intervention pour garantir leur pérennité » a-t-il insisté.
Loin des discours purement diplomatiques, son intervention a mis en lumière les défis concrets auxquels fait face le pays, tout en présentant des solutions pragmatiques et adaptées.